Opposé à l’Ukraine ce mercredi au Stade de France, pour le premier match des qualifications pour la Coupe du Monde 2022, la France n’a pu obtenir qu’un nul, (1-1). Un mauvais résultat qui reflète un gros problème dans l’animation offensive française.
Les Bleus débutent pourtant bien la rencontre avec une ouverture du score rapide. Une sublime frappe enroulée d’Antoine Griezmann trompe Georgi Bushchan, (19’). La France domine outrageusement la partie et n’est absolument pas mise en danger. Néanmoins, une inefficacité offensive est déjà bien présente avec une seule frappe cadrée pour 9 tentatives. Au retour des vestiaires, l’Ukraine sort un peu plus pour essayer de refaire son retard. Un léger changement de physionomie qui trouble la défense bleue. Presnel Kimpembe dévie dans son propre but une frappe anodine, (57’). Les Bleus ne peuvent plus se contenter de ce score. C’est là que le manque d’animation offensive est criant. Malgré plusieurs changements, Giroud pour Pogba, Coman pour Dembele ou Mbappé pour Martial, rien n’y fait, l’attaque française est stérile. Le constat est le même qu’en première période, en 9 tirs, la France n’en a cadré que 2.
Didier Deschamps : « Ce n’est pas tout d’aligner des joueurs offensifs. […] Ce n’est pas parce que vous allez mettre trois attaquants que vous allez mettre plus de buts. »
Didier Deschamps l’a bien compris. Le problème face à l’Ukraine a été la très mauvaise animation offensive que nous ont proposé les Bleus. Bloqués sur les côtés, tenus par un marquage à trois, encerclés dans la surface, manque de vitesse, de mouvements… Les attaquants français n’ont pas su se sortir de la toile d’araignée tissée par les Ukrainiens.
Une toile solide imaginée par Andrei Shevchenko, sélectionneur de l’Ukraine : « Nous avons suivi le plan. C’était très difficile car nous n’avions pas eu beaucoup de temps pour nous préparer mais je dois féliciter nos joueurs pour la façon dont ils ont joué face à cette équipe si talentueuse qu’est la France. C’est une vraie satisfaction de prendre ce point. Nous nous sommes préparés depuis longtemps, nous avons essayé de jouer de manière compacte, on ne peut pas jouer de manière ouverte et suicidaire contre eux . Nous avons mis davantage de joueurs pour fermer les côtés, ce plan a marché et le mérite en revient aux joueurs utilisés aujourd’hui. »
Dans un second temps, le Ballon d’Or 2004 a avoué avoir mis en place un système « anti Mbappé ». Une véritable réussite tant le Parisien a été inexistant. En conférence de presse, le sélectionneur français n’a pas accablé son joueur : « Il le sait lui-même, qu’il n’a pas fait son meilleur match. Je parlerai tranquillement avec lui. Je ne vais pas me focaliser plus sur lui, même si évidemment vous attendez beaucoup de Kylian. […] L’adversaire s’est adapté aussi. Lorsqu’il avait la balle, il avait souvent deux ou trois joueurs sur lui. Cela a minimisé son influence dans le jeu. »
Didier Deschamps : « Ce n’est pas comme sur la Playstation, il ne faut pas juste aligner des attaquants, ça demande de l’équilibre, des replacements… »
En ne se procurant que très peu d’occasions franches, Kylian Mbappé n’a pas pesé sur la rencontre, dans un système en 4-4-2, avec quatre joueurs à vocation offensive, qui n’a convaincu personne. Ce système n’est pas sans rappeler une formation utilisée lors de la dernière Coupe du Monde dans une opposition contre l’Australie. Une formation qui, elle aussi, avait été synonyme d’échec. Didier Deschamps n’a alors plus jamais retenté une tactique similaire. Un destin identique attend peut-être ce nouveau système.