Les États-Unis ont annoncé ce vendredi leur participation la semaine prochaine à Vienne à des pourparlers avec les grandes puissances signataires de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, tout en restant « ouverts » à des discussions « directes » avec l’Iran.
Les États-Unis participeront mardi prochain à Vienne à des pourparlers pour tenter de sauver l’accord sur le nucléaire iranien. Ces négociations, pour le moment indirectes, réuniront tous les signataires de l’accord – Iran, États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne. Washington dit par ailleurs rester « ouvert » à des discussions « directes » avec l’Iran.
« Les principaux sujets qui seront évoqués sont les mesures nucléaires que l’Iran doit prendre pour respecter à nouveau pleinement les termes » de l’accord international de 2015, « et les mesures de levée des sanctions que les États-Unis doivent prendre pour les respecter à nouveau aussi », a précisé le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.
Celui-ci a prévenu que les États-Unis ne s’attendaient pas « à une percée immédiate » mais plutôt à des « discussions difficiles ». « Mais nous pensons que c’est une avancée salutaire », a-t-il ajouté.
C’est un pas important parce qu’en effet on voit que les deux acteurs du dossier, donc les États-Unis et l’Iran, acceptent de renégocier les obstacles qui sont pour le moment sur l’accord sur le nucléaire, mais c’est un premier pas qui demande a être concrétisé par la suite. On est en fait au début d’un nouveau processus.
Jonathan Piron, chercheur et spécialiste de l’Iran à l’Institut Etopia
Nicolas Falez
Les grandes puissances encore membres de l’accord censé empêcher l’Iran de se doter d’une bombe atomique ont tenu vendredi une réunion virtuelle organisée par l’Union européenne avec Téhéran. C’était la première depuis l’élection de Joe Biden aux États-Unis, qui n’étaient toutefois pas représentés, les Iraniens refusant à ce stade une rencontre directe avec le pays ennemi.
L’ex-président américain Donald Trump a retiré son pays de cet accord en 2018 et a rétabli toutes les sanctions des États-Unis contre l’Iran, qui en retour a commencé à s’affranchir des restrictions à son programme nucléaire en enrichissant par exemple une quantité d’uranium largement supérieure à la limite autorisée.
Le nouveau président américain, lui, s’est dit prêt à revenir dans l’accord si Téhéran revient aussi dans les clous de ses engagements, mais les deux pays se renvoient la balle quant à celui qui devra faire le premier pas. L’Iran demande la levée des sanctions américaines alors que les signataires de l’accord demandent à Téhéran de cesser de dépasser les lignes rouges prévues par le compromis nucléaire de 2015. Tout l’enjeu est donc de coordonner les gestes de désescalade.
Les étapes en fait elles sont assez claires du côté iranien. On a vu récemment qu’il y avait un enrichessement de l’uranium qui avait été porté à des niveaux qui avaient été portés au-delà de l’accord sur le nucléaire, donc c’est revenir à un niveau tel qu’il est permis par l’accord […] Pour les États-Unis, les mesures sont un peu plus nombreuses parce qu’il y a eu énormément de sanctions qui ont été mises en place par l’ancienne administratin Trump.
Jonathan Piron, chercheur et spécialiste de l’Iran à l’Institut Etopia
rfi