Le préfet de Mbour (ouest), Mor Talla Tine, a pris un arrêté pour suspendre les travaux portant sur une exploitation agricole de la Sénégalaise de distribution de matériel avicole (SEDIMA) située dans la commune de Niaganiao, invoquant des ’’risques réels’’ de trouble à l’ordre public.
L’assiette foncière de 80 ha sur laquelle cette exploitation agricole doit être aménagée fait l’objet d’un différend entre la SEDIMA de l’homme d’affaires sénégalais Babacar Ngom et des populations de Ndingler, dans la commune de Ndiaganiao.
Une médiation entreprise par l’ancien ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye a abouti en juillet dernier à un compromis, aux termes duquel les agriculteurs avaient pu démarrer les travaux champêtres sur ces terres qu’ils réclament.
Babacar Ngom, disant détenir des documents lui octroyant 224 hectares dans cette zone, avait accepté de mettre à la disposition des populations une partie des terres de son titre foncier, représentant une centaine d’hectares.
Il avait été convenu que les discussions se poursuivraient entre les deux parties en vue de trouver une solution définitive à ce conflit foncier qui avait alors tenu en haleine l’opinion pendant plusieurs semaines l’année dernière.
Babacar Ngom qui serait bénéficiaire d’une délibération du conseil rural de Djilakh, devenue commune, aurait transformé cette attribution en bail, avant d’en faire un titre foncier.
Le préfet de Mbour, invoquant des ’’risques réels de troubles à l’ordre public liés à des menaces d’affrontements entre habitants de Ndingler et travailleurs de Sédima’’, a pris un arrêté pour suspendre les travaux de l’exploitation agricole dont Babacar Ngom est le promoteur.
Le chef de l’exécutif départemental souligne que son arrêté est motivé par les rapports des services de renseignements sur ce sujet.
Il précise que tout manquement aux dispositions de cet arrêté « est passible des sanctions prévues par les lois et règlements’’, avant de charger le commandant de la compagnie de gendarmerie de Mbour de l’application dudit arrêté.
La complexité de cette affaire tient par ailleurs au fait que d’autres villageois, ceux de Djilakh, ont aussi occupé le terrain convoité, semblant prendre fait et cause pour le projet de l’homme d’affaires Babacar Ngom, rapportent plusieurs médias.
APS