Un cessez-le-feu est entré en vigueur, jeudi 20 mai au soir, après onze jours d’affrontements entre l’armée israélienne et les groupes armés de Gaza. Des affrontements qui ont fait plus de 230 morts palestiniens, dont 65 enfants et 12 morts, côté israélien, dont un enfant et d’autres civils. L’arrêt des hostilités semble être largement la conséquence des efforts des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar. Après quelques heures de relatif calme dans la bande de Gaza et en Israël, c’est le moment d’un premier bilan politique pour les deux camps.
Le Hamas palestinien à Gaza a parlé de « victoire » après le cessez-le-feu intervenu dans la nuit de jeudi à vendredi. Le mouvement islamiste et les autres groupes armés ont démontré une fois de plus leur capacité à produire et à tirer des roquettes en direction du territoire israélien, plus de 4 300 ces derniers jours, faisant résonner les sirènes d’alerte jusque dans la région de Tel-Aviv.
Le rapport de force reste largement asymétrique, mais bien qu’étant enfermé dans son enclave de Gaza, le Hamas a réussi à s’imposer et à peser dans un épisode de violence qui avait débuté à Jérusalem, un enjeu central pour les Palestiniens.
Destruction des tunnels
Côté israélien, Benyamin Netanyahu parlait vendredi matin d’un « succès exceptionnel ». L’armée peut se targuer d’avoir porté un coup sévère aux capacités militaires des groupes armés de Gaza, en détruisant notamment une partie de leur vaste réseau de tunnels. Les forces israéliennes ont aussi intercepté 90% des roquettes tirées de la bande de Gaza, un arsenal fabriqué sur place et qui prendra du temps à être reconstitué.
Ce nouveau cycle de confrontation entre les deux camps s’achève une fois de plus sans perspective politique, avec le risque de voir se reproduire les mêmes scènes meurtrières.
De nouveaux heurts ont d’ailleurs éclaté, vendredi, entre fidèles palestiniens et policiers israéliens sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est occupée, deux semaines après des accrochages similaires ayant conduit à la flambée des violences en Israël et dans les Territoires palestiniens. Les affrontements ont débuté après la grande prière musulmane du vendredi à laquelle ont participé une foule de Palestiniens, dont certains ont scandé des slogans en faveur du mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, selon des journalistes de l’AFP sur place.
Après la trêve, la reconstruction
La trêve entre le Hamas et Israël doit maintenant être pérennisée à travers des arrangements durables de cessez-le-feu, a estimé le chef de la diplomatie française. Il faut notamment permettre un réengagement humanitaire à Gaza selon Jean-Yves le Drian. Après ces onze jours de conflits, la France s’est dite déterminée à jouer son rôle dans la reconstruction de l’enclave palestinienne, tout comme d’autres gouvernements.
L’Égypte, le grand acteur de ce cessez-le-feu, a annoncé l’envoi d’aide humanitaire il y a déjà plusieurs jours. Le Caire va aussi consacrer 500 millions de dollars à la reconstruction de Gaza. De la même manière, la Chine s’est engagée à envoyer une aide d’urgence d’un million de dollars ainsi qu’un don du même montant à destination de l’UNRWA, l’agence onusienne d’aide aux réfugiés de Palestine.
Les États-Unis se sont également dits prêts à participer à l’effort international pour reconstruire à nouveau l’enclave palestinienne. Il semble d’ailleurs que cela ait été un des arguments de négociation pour le Hamas.
La Commission indépendante des droits de l’homme, organisation de la société civile palestinienne a déjà estimé les dégâts. Elle rappelle que la reconstruction de Gaza après la guerre de 2014 n’était toujours pas terminée. Ces onze derniers jours, plus de 1 000 logements auraient été complètement détruits par les frappes israéliennes et 7 000 en partie endommagés. Selon les Nations unies, 66 000 personnes sont actuellement réfugiées dans des écoles.