En Haïti, l’état d’urgence sanitaire a été décrété lundi 24 mai par les autorités et pour une période de huit jours. En cause, la recrudescence des cas de Covid-19 recensés dans le pays ces dernières semaines. L’épidémie pourrait avoir raison de la tenue du très contesté référendum constitutionnel que le président veut organiser le 27 juin.
Le matériel nécessaire au scrutin commence à arriver en Haïti, les centres de vote sont évalués à travers le pays : le conseil électoral provisoire assure que l’agenda de préparation du référendum est respecté. Mais quand on lui demande si l’état d’urgence sanitaire, décrété face à l’épidémie de coronavirus, peut hypothéquer la tenue du scrutin le 27 juin, Hubert Jean, le porte-parole du CEP, répond sans détour : « Nous pensons que oui parce que le conseil électoral est en Haïti, il fait partie du pays. C’est normal. S’il y a une pandémie qui ravage le pays et qui oblige ou même exige que le conseil s’abstienne de toutes ses activités, oui ça peut hypothéquer. »
Le projet de changement de Constitution souhaité par le pouvoir en place est pour l’heure sur la sellette. Au-delà du Covid, le conseil électoral n’a pas caché qu’il y avait un autre handicap de taille : plus de 10% des centres de votes de l’aire métropolitaine n’ont pas pu être évalués pour des raisons de sécurité. Comment réaliser une élection dans les quartiers sous l’emprise des gangs ? La question reste entière.
rfi