De par la lettre, les textes de notre football permettent au Président Augustin SENGHOR de briguer un quatrième mandat et même plus s’il le souhaite. Mais cela fausserait totalement l’esprit du jeu parce que le poste a été créé pour être renouvelé. N’eût-été la décision normale de Saer Seck de ne pas briguer un troisième mandat à la LSFP, j’allais soutenir que nos dirigeants du football aussi souffraient du virus+2M (plus de 2 mandats).
Dans le fonctionnement ordinaire d’une bonne organisation, cette décision aurait été plus que banale. La surprise qu’elle a créée montre combien nos dirigeants acceptent mal le changement. Ils préfèrent être contraints à quitter pour ensuite contraindre à leur tour leurs successeurs à quitter ; c’est la ritournelle du serpent qui se mord la queue.
Même si la décision de Saer peut être interprétée comme une position de repli du supposé plan avorté qui destinait Augustin à la CAF et lui (Saer) à la FSF, cela n’enlève en rien au mérite de ce dernier. Saer a fréquenté sans mesure-barrière l’épicentre du virus +2M mais ne l’a finalement pas chopé. Son confinement après sa grosse déception en faisait il y a quelques jours encore un cas asymptomatique du +2M. Son dernier test avec des cas tout aussi contact que Mbaye Diouf Dia, Lamotte ou Madya fini de révéler un résultat sans appel : la seule mesure barrière efficace au +2M est de comprendre que rien n’est permanent sauf le changement.
Alors qu’à ce jour, seule la candidature de Mady Toure a été déclarée, il semble que l’on s’achemine vers un concept en hibernation en temps normal et en ébullition lors des manœuvres électorales : le consensus.
Comme pour la chloroquine dans le traitement de la COVID 19 au Sénégal, le consensus est le protocole proposé pour juguler le virus +2M. On attend tellement du remède « consensus »telle une baguette magique pour gagner la CAN, construire des stades et sortir le football de sa léthargie financière chronique.
On se rappelle du consensus autour d’un projet porté par Augustin pour briguer la CAF qui a finalement fait pschitt. Cela reste néanmoins un consensus fort parce que clair.
Aujourd’hui, pour le renouvellement des instances du football, le consensus est remis au goût du jour avec une tendance autour d’une personne et une autre autour de programmes. Cela restera finalement un consensus c’est-à-dire un accord où on tait ses désaccords contre un autre accord. Même si un consensus reste préférable au procédé du vote, ses insuffisances n’en font pas forcément un remède efficace pour notre football. En effet, le consensus ne milite pas forcément en faveur d’un engagement personnel des acteurs ; la plupart se suffisant juste d’être dans l’attelage et d’émarger aux missions lors des sorties des équipes nationales. Quelle que soit la force du consensus, le seul comptable restera le Président de la FSF; ce qui limite aussi le consensus programmatique.
Mais le concept est tellement chargé que tout acteur pas d’accord avec ce consensus est assimilé comme contre la FSF, contre le football et on est bon pour justifier tous les maux futurs de l’équipe. Ce sera donc un consensus mais un consensus bien gênant ; mon sentiment est mi-amusé avec ce procédé qui pose les premiers actes du futur Président de la FSF, lisez bien celui qui sera en place en2025.
Concernant les chercheurs d’un consensus forcé, je dis que la conviction de servir le football doit l’emporter sur la crainte de perdre des élections ou d’être marginalisé.
Mais comme en football personne n’a raison sur tout et personne ne se trompe sur tout, j’ai hâte de constater que cette analyse d’avant échéance restera juste de la météo.
En attendant la trouvaille d’un vaccin contre le virus +2M ou le variant +3M, je me mets en quarantaine dans mon éternel optimisme avec l’espoir que les acteurs respecteront la mesure-barrière pour aller vers un vrai déconfinement du football.
Alfred Bathily –
Président Exécutif de l’Union Sportive de Ouakam
(USO)