Après quelques mois d’accalmie, la tension sociale refait surface à l’hôpital régional de Saint-Louis. Le personnel, regroupé au sein de l’alliance des syndicats (Sames et Sutsas), a tenu hier un sit-in dans la cour de l’établissement, pour dénoncer la gestion du directeur et les nombreuses difficultés rencontrées dans le cadre de leur travail.
Devant leurs camarades en brassards rouges, les responsables syndicaux du Sutsas et du Sames n’ont pas été tendres avec Thierno Ndiaye, directeur de l’hôpital régional de Saint Louis. Ils ont fustigé avec la dernière énergie sa gestion, depuis son arrivée à la tête de l’établissement hospitalier. A en croire le porte-parole du jour de l’alliance syndicale, depuis plusieurs mois les conditions des travailleurs de l’hôpital ne cessent de se dégrader. « L’hôpital de Saint Louis est plus malade que les patients qui le fréquentent. En vérité, il manque de tout.
Il y a une rupture récurrente des consommables dans les services. Le personnel n’arrive plus à soigner correctement les patients. Au lieu que les centres de santé ou l’infirmerie militaire Nord nous réfèrent leurs malades, c’est le contraire qui se produit malheureusement. Le laboratoire ne marche pas pour cause de rupture de réactifs. Toutes les analyses se font en dehors de l’hôpital. Une situation catastrophique qui découle uniquement de la mauvaise gestion du directeur », a déploré Moustapha Diop du Sutsas/Saint Louis.
Furieux contre le directeur de l’hôpital, le syndicaliste de poursuivre la dénonciation et de lister les autres maux dont ils font face, quotidiennement. « Il y a une nébuleuse dans la gestion. Il gère solitairement les fonds de l’hôpital, en excluant tous les partenaires sociaux. Les fournisseurs ne sont pas payés.
Les subventions sont détournées de leurs objectifs. Les 50 millions de francs Cfa, qui étaient destinés au paiement des primes des agents en charge des malades de la Covid-19, se sont volatilisés, par enchantement. Au lieu des primes de 3 mois, les agents n’ont perçu que pour le mois de Janvier. Le reste est introuvable et les exemples font légion dans la gestion de l’hôpital », a râlé Tapha Diop.
Les acquis sociaux piétinés par la direction
En plus, de la gestion opaque de l’ensemble des ressources financières qui sont à la disposition de l’hôpital régional de Saint-Louis, les travailleurs ont également dénoncé le non-respect des protocoles d’accords signés avec la direction et la dégradation du volet social. « Depuis des mois, aucune cotisation sociale n’est faite à l’Ipres ou à la caisse de sécurité sociale. Nos allocations familiales ne sont plus perçues. Les travailleurs courent derrière 6 mois de dettes de paiement de motivation et de primes de motivation. Les reclassements se font arbitrairement.
Il ne paie les indemnités et primes qu’à ses amis. Tous ceux qui l’empêchent de tourner en rond dans la gabegie sont systématiquement bloqués. Le directeur refuse de régulariser 15 agents temporaires qui sont là, depuis 2010, alors qu’un protocole allant dans ce sens a été paraphé. La mutuelle de santé des agents de l’hôpital régional est volontairement oublié par Thierno Ndiaye dans les subventions, alors que ces devanciers ont toujours accompagné la mutuelle », a déclaré Moustapha Diop, coordinateur de l’alliance syndicale.
Le personnel qui dit être dans son droit de sortir et de manifester son ras-le-bol, pour informer la population de la situation des travailleurs de l’hôpital régional de Saint-Louis et n’écarte pas de déposer un préavis de grève, si leurs revendications ne sont pas rapidement prises en compte.
« Le sit-in de ce matin n’est qu’une alerte, mais si les négociations entre les syndicats, le directeur et l’inspection du travail ne donnent pas des résultats satisfaisants, nous allons intensifier le combat. Demain, s’il y a des perturbations dans le travail, le seul et unique responsable sera le directeur de l’hôpital », a ajouté le responsable syndical du Sames/Saint Louis, Dr Diouf.
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