Le Collectif des demandeurs sénégalais résidant en France, réclament l’octroi de visa pour que leurs proches puissent les rejoindre. Ils reprochent au consulat français à Dakar le retard noté dans l’étude des dossiers de visa pour le regroupement familial.
Ces Sénégalais accusent les autorités françaises de discrimination dans l’octroi de ce fameux sésame qui permet aux familles de se réunir. Le Collectif des demandeurs sénégalais de regroupement familial résidant en France, après avoir pris départ au niveau de la Place de l’Indépendance, s’est réuni devant les locaux du consulat de France à Dakar, pour dénoncer de nombreux cas de refus de visa dans le cadre du regroupement familial.
C’était une marche pacifique, mais il fallait sortir les mots pour alerter par rapport à la situation relative au traitement des demandes de visa. Ainsi, le collectif accuse les autorités consulaires françaises de ne pas prendre en considération la situation de leurs familles séparées à cause des visas. Les membres du collectif se plaignent de la «discrimination » du consulat français à Dakar dans le traitement des demandes.
«Le traitement des demandes de visa par le consulat de France à Dakar est extrêmement élevé (6 à 8 mois) par rapport à ceux d’autres pays comme la Côte d’Ivoire, le Cap Vert et l’Algérie (moins d’un mois). Ce délai est juste pour nous incompréhensible, car très long pour procéder aux authentifications des états civils», a déploré Mamadou Ndoye, porte-parole du collectif, lors d’un point de presse hier, devant le consulat de France à Dakar.
Mme Fatou Kiné Diop, mariée depuis 4 ans et concernée par cette situation, témoigne que le Consulat général de France à Dakar ne lui a toujours pas délivré un visa alors qu’elle avait déposé sa demande depuis 2019. Elle assure pourtant qu’elle répond à toutes les conditions requises.
«J’ai déposé depuis 2019, mais il n’y a pas de retour favorable. J’envoie des mails, mais ils ne répondent pas. Je leur demande de faire des efforts, mais aussi de considérer un peu les Sénégalais», affirme la jeune femme.
Le Collectif n’a pas manqué de souligner cette insouciance des autorités consulaires françaises à Dakar qui engendre une souffrance au sein des familles séparées. «Des parents n’assistent pas à la naissance de leurs enfants et ne les élèvent pas comme ils l’auraient souhaité à cause de cette douloureuse séparation», a-t-il lancé à la petite foule dont la majorité portait le masque.
D’autres témoignages ont été partagés pendant la manifestation, dont celle de Mme Dioum Adama, mariée depuis 12 ans et dont l’époux réside en France. Armée d’un avis favorable pour ses dossiers, Adama Dioum espérait voir rapidement son époux près d’elle alors que son fils a aujourd’hui 10 ans.
«J’ai déposé au mois de février passé et j’ai eu mon retour favorable en ce mois de mai. Mais jusqu’à présent, ils ne m’ont pas appelée pour la visite médicale. C’est une situation déplorable. Surtout avec le Covid-19, les gens ne viennent pas régulièrement», a-t-elle partagé dans un récit émotif.
Pour résoudre le problème, le collectif lance un appel aux autorités sénégalaises, notamment au secrétaire d’Etat des sénégalais de l’extérieur, Moïse Sarr, pour qu’il prenne ce dossier en mains et que le nécessaire soit fait dans les meilleurs délais pour qu’ils puissent avoir une vie de famille normale.
Espérant retrouver leurs familles, le Collectif des demandeurs sénégalais de regroupement familial a signé une pétition, appuyée par une lettre administrative et frappé aux portes du consulat de France à Dakar.
Mamadou Ndoye, porte-parole du collectif, affirme que malgré tous leurs mails adressés au consulat de France à Dakar, «la situation n’a pas changé», dit-il, face à Didier Larroque, Consul général de France à Dakar.
Le Quotidien