La grande muette prend la parole. En marge de la Journée mondiale des casques bleus, le colonel Théodore Adrien Sarr, chef du contingent sénégalais au Mali, a fait face à la presse pour partager le quotidien de ses troupes. De la menace terroriste en passant par l’acception des Maliens de la présence onusienne, le patron des jambars au Mali se livre.
«Assurer la paix au Mali, c’est garantir la paix au Sénégal.» Le capitaine Baba Diop en est convaincu. Mais cette mission n’est pas de tout repos. Les 850 jambars présents sur le théâtre des opérations dans le centre du Mali doivent composer au quotidien avec le regard réprobateur des nationalistes qui sont contre la présence onusienne.
Ce n’est pas le seul obstacle qu’ils doivent éviter. D’après le colonel Théodore Adrien Sarr, chef du contingent sénégalais établi à Mopti et Gao, les jambars «doivent faire face aux milices d’auto-défense, à des engins explosifs et des attaques de convoi».
Le principal défi reste l’acceptation des populations qui voient d’un mauvais oeil la présence des Armées étrangères. Pour y parvenir, l’adjudant Angélique Sylva, à la tête de la cellule sociale, s’évertue, par des dons de médicaments, des consultations et des distributions de vivre, à corriger cette situation.
Hier, lors d’une conférence de presse en ligne, les casques bleus sénégalais étaient face aux journalistes de leur pays pour expliquer dans les détails leur quotidien au front.
Revenant sur leurs conditions de travail, le colonel Sarr affirme : «Nous avons eu 4 mois de préparation. Nous avons été à Thiès, à Falémé et à Dodji qui ont la particularité de présenter les mêmes conditions climatiques que le centre du Mali.»
Interpellé sur la menace terroriste aux portes du Sénégal, il a expliqué que les manœuvres faites au Mali auront un impact au Sénégal. Mais au cas où la menace franchirait la frontière, il rassure : «Des unités spéciales s’entraînent à juguler la menace. C’est dans cette logique qu’il faut comprendre les manœuvres de Falémé 2020.»
Le Quotidien