Des spectateurs locaux seront autorisés à assister aux Jeux olympiques (23 juillet-8 août), ont annoncé les organisateurs de Tokyo 2021. Pour les athlètes africain(e)s qui vont participer à ces JO, pouvoir compter sur le soutien d’un public, même très limité à cause du Covid-19, est un soulagement.
Les 68.000 places du Stade olympique de Tokyo seront loin d’être garnies durant les prochains Jeux d’été (23 juillet-8 août). Et ce sera pareil dans les autres lieux de compétition. Les autorités locales ont en effet décidé que, pandémie de Covid-19 oblige, il n’y aura pas plus de 10.000 spectateurs sur un site et que leur nombre ne devra pas dépasser 50% de la capacité d’une enceinte.
Pour de nombreux athlètes africains, cette décision est toutefois un soulagement. « C’est une très bonne décision, estime Franck Elemba, lanceur de poids du Congo-Brazzaville. Ça n’aurait pas été facile de se retrouver à huis-clos ». Le Congolais, qui a connu la folie des Jeux de Rio en 2016, se montre même philosophe : « Déjà, avec 10.000 personnes dans le stade, ça peut donner une bonne motivation. »
La Béninoise Noélie Yarigo, spécialiste du 800 mètres, relativise également. « Depuis l’année dernière, on est habitué à courir sans public, même si l’adrénaline monte lorsqu’il y a des spectateurs. Mais on fera avec les conditions qu’il y a », assure celle qui compte vivre ses deuxièmes JO.
« Jouer avec du public fait une grande différence »
Le handballeur égyptien Mohamed Sanad a aussi goûté à des Jeux olympiques avec du public, en 2016. L’ailier de 30 ans a en revanche vécu un Championnat du monde en Égypte à huis-clos. Il n’avait pas envie de revivre pareil scénario au Japon. « Jouer avec du public fait une grande différence et c’est bien mieux pour nous en tant que joueurs que de jouer à huis clos, confirme-t-il. Malheureusement, seuls les gens qui vivent au Japon pourront assister aux Jeux olympiques. Mais je suis quand même sûr que l’ambiance sera géniale et j’ai vraiment hâte d’être aux Jeux. »
La karatéka algérienne Lamya Matoub, émue après sa récente qualification, regrette, elle, que les athlètes étrangers ne puissent pas être davantage entourés à Tokyo. « Je suis très partagée, glisse-t-elle. Dans un premier temps, je suis contente de ne pas entrer dans un gymnase totalement vide ce qui permet de se rendre compte de l’événement incroyable que sont les Jeux olympiques. Néanmoins, je suis si triste que ma famille et mes proches ne puissent pas m’accompagner à la plus grande compétition de toute ma vie ».
« Nous devons toujours nous souvenir des risques encourus »
La Cap-verdienne Marcia Lopes, qualifiée en gymnastique rythmique, s’apprête, elle aussi, à expérimenter ses premiers JO. Et elle ne s’imaginait pas les vivre sans fans. « Dans mon sport, une performance n’est pas seulement à destination des juges. Elle est aussi pour les spectateurs. Nous essayons toujours de transmettre quelque chose de nos routines, nous voulons qu’ils « sentent » nos routines. » Elle ajoute : « C’est une excellente décision d’autoriser du public. Mais nous devons toujours nous souvenir des risques encourus. Je m’attends à ce que chacun des fans suive toutes les mesures de protection afin que nous puissions avoir les meilleurs JO possible en ces temps étranges et difficiles. »
La Soudanaise Esraa Khogali, qui s’alignera en skiff (aviron), ne dit pas autre chose. « C’est une bonne idée [de limiter le nombre de spectateurs, Ndlr] car il faut vivre avec la question du coronavirus afin de ne pas priver le public des instants olympiques et des plaisirs qu’on peut vivre en assistant à des Jeux », conclut-elle.
Propos de Franck Elemba recueillis par Éric Mamruth et de Noélie Yarigo par Baptiste Flipo,