Le Professeur de droit constitutionnel, Babacar Guèye, a réitéré hier son appel relatif à l’introduction d’une disposition transitoire pour régler la question du nombre de mandats afin d’éviter les équivoques. Il regrette de n’avoir pas été pris au sérieux en 2017.
Seule l’introduction d’une disposition transitoire peut régler la question du nombre de mandats qui n’est pas encore claire dans l’actuel Constitution du Sénégal. C’est l’avis du Professeur de droit constitutionnel, Babacar Guèye, qui s’exprimait hier sur la Rfm, à l’occasion de ses adieux après 40 ans de service à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
«Le débat a ressurgi. Ce que je voulais éviter. C’est pour ça que j’avais attiré l’attention des uns et des autres, mais malheureusement on ne m’avait pas pris au sérieux. J’avais été pris à partie par toute la classe politique. En tout cas, la posologie qui avait été proposée reste toujours valable, insérer une disposition transitoire dans la Constitution», a-t-il réitéré.
Dans la nomenclature actuelle de la Constitution, le Président Macky Sall peut juridiquement se présenter en 2024 pour un éventuel 3ème mandat, disait le Pr Babacar Guèye en 2017. Une sortie qui avait créé une vive polémique.
Par ailleurs, le Professeur de droit constitutionnel s’est prononcé sur le vote vendredi dernier, à l’Assemblée nationale, des projets de loi no 11/2021 modifiant la loi 65-61 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale et no 10/2021 modifiant la loi 65-61 du 21 juillet 1965 portant Code pénal.
«Je pense que le terrorisme, il faut le combattre en étant unis. Il faut une large concertation, que tout le monde se mette d’accord. Il faut qu’il y ait un consensus qui implique toutes les couches de la société pour pouvoir le combattre avec efficacité. On ne peut pas le combattre comme ça, en prenant des mesures unilatérales», a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : «On ne nous a pas consultés. Il aurait fallu des concertations pour qu’on se mette d’accord là-dessus, surtout que c’est une loi qui traite d’une question extrêmement sensible et grave, celle du terrorisme.»
Les modifications introduites dans les deux lois en question sont contestées par l’opposition qui parle de «lois liberticides».
Le quotidien