L’UE discute des modalités d’application de la loi européenne sur le climat

C’est la priorité des citoyens du Vieux Continent, selon une enquête publiée cette semaine par le Parlement européen : la lutte contre le changement climatique. Adoptée en juin dernier, la loi européenne sur le climat contraint les États à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour atteindre une baisse de 55% d’ici 2030. Un objectif ambitieux dont les modalités sont discutées aujourd’hui au Parlement européen par les eurodéputés.

Avec notre envoyée spéciale à Strasbourg, Carlotta Morteo

Après un été brûlant en Europe et des inondations meurtrières, tous les partis semblent s’accorder sur l’urgence d’agir. La question, c’est comment ?

La droite majoritaire ainsi que le groupe centriste dont fait partie l’eurodéputé Pascal Canfin, sont globalement satisfaits par les grandes propositions de la Commission. « C’est la première fois que nous avons la possibilité de dire oui, pour mettre fin à la commercialisation des voitures essence et diesel, des voitures fossiles, pour passer à une nouvelle génération, notamment les voitures électriques, explique-t-il. Oui, à un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, qui va mettre le climat, le carbone, dans les règles du jeu du commerce international et nous serons les premiers au monde à le faire. »

Multiplication par trois des points de recharge pour voitures électriques, ou encore hausse des taxes sur le kérosène et le pétrole lourd, des mesures concrètes pour la lutte contre le réchauffement climatique. En revanche, dans les rangs de l’opposition, c’est la levée de boucliers sur l’extension du marché carbone aux secteurs du bâtiment et du transport.

Alertes sur l’influence des lobbys

« On a pourtant vu le triomphe du marché carbone que les entreprises ont utilisé comme un permis de polluer. Résultat : les émissions industrielles ont baissé de seulement 1 % en dix ans. Pas de surprise – enfin – sur qui va payer la note. Pas la finance « folle » ou les pauvres multinationales qui sont le cœur du problème, affirme Manon Aubry, co-présidente du groupe de la gauche. Ce que vous proposez, c’est les classes populaires, bien sûr, qui vont voir leurs factures exploser. »

Les débats vont se poursuivre tout l’automne, mais déjà certains eurodéputés alertent sur l’influence que les lobbys pourraient y exercer.

rfi