La Grèce pourrait accueillir cette année près de trois fois sa population. On parle beaucoup des aspects positifs du tourisme pour ce pays qui tente de sortir de la crise. Selon l’association des entreprises grecques de ce secteur, il pèse entre 23% et 27% du produit intérieur brut. Et ces dernières années, il n’a cesse de grossir. Une des explications avancées est que les touristes qui se rendaient habituellement en Turquie ou en Égypte se sont tournés vers ce pays jugé plus stable. Avec un avantage conséquent pour les Grecs : il y a plus de travail.
Selon le ministère du Tourisme, huit emplois sur dix créés l’année dernière l’ont été dans le secteur du tourisme. En 2016, en période touristique, ils étaient 381 000 personnes à travailler dans ce secteur. L’année suivante, 20 000 de plus et cela ne cesse d’augmenter.
Des conséquences négatives
Sur certaines îles connaissant un succès planétaire, comme Santorin, connue pour son sol volcanique sombre et dont les magnifiques coucher de soleil attirent des touristes du monde entier. Mais le bonheur des touristes ne fait pas le bonheur de tous, notamment pas celui de jeunes enseignants grecs affectés sur cette île. Ils avaient alerté l’opinion publique sur le fait qu’ils n’arrivaient pas à trouver de logement avec des loyers autour de 750 euros mensuels pour un salaire de 800 euros. Et dans Athènes, l’explosion des Airbnb, cette plateforme de location d’appartement de particulier à particulier a elle aussi rendu difficile la recherche d’appartements dans le centre-ville. Beaucoup de propriétaires préfèrent accueillir des touristes pour 40 euros la nuit plutôt que de louer pour 350 euros le mois. Enfin, il y a des craintes également par rapport au poids écologique d’un tel afflux s’il n’est pas géré correctement.
Certains ont donc décidé de prendre des mesures
Le maire de Santorin a décidé de proposer des solutions à tous ces problèmes. Dépassé par les arrivées de bateaux de croisière, depuis janvier, il a décidé de limiter le nombre de visiteurs à 8 000 par jour contre près de 12 000 l’année dernière. Il a trouvé des logements pour les enseignants après une campagne appelée « adopte un enseignant » lancée auprès de la population. Il demande désormais au gouvernement d’agir en construisant par exemple des logements pour les enseignants. Pour s’attaquer au problème des Airbnb, le gouvernement a choisi une autre solution. Il a décidé de taxer les revenus issus de ces locations jusqu’à hauteur de 45%, selon le journal grec conservateur I Kathimerini. Une mesure qui pourrait limiter la progression de ce phénomène en Grèce, même si en réalité, il est difficile d’effectuer des contrôles sans une liste des membres du réseau que la plateforme refuse de fournir.