Alors que les étudiants y sont toujours retranchés, la police menace de tirer à « balles réelles » pour répondre aux « armes létales » des manifestants.
La police a commencé l’assaut de l’Université polytechnique de Hongkong (PolyU), lundi 18 novembre, un peu avant l’aube, après plusieurs jours d’un siège qui s’était considérablement tendu dans la journée de dimanche.
Les « braves », surnom des manifestants qui se battent en première ligne, ont à leur disposition, sur place, des centaines de cocktails Molotov, avec lesquels ils ont réussi à mettre le feu à un camion blindé, et des tonnes de pavés, qu’ils lancent au bras ou à la catapulte, ainsi que des flèches tirées à l’arc… Mais c’est surtout en déclenchant un feu à l’une des entrées pour bloquer l’accès de la police que les occupants ont réussi à défendre leur position, lundi matin.
L’annonce, vers minuit dimanche, que la police allait tirer à balles réelles, et la circulation en ligne d’images des armes semi-automatiques entre les mains de policiers participant à l’opération, ont déclenché une vague de panique et de soutien d’une partie de la population, inquiète pour ses jeunes présents sur le campus – quelques milliers, selon nos estimations. Des Hongkongais se sont alors rapprochés de la zone de tension, derrière les cordons de police, parfois pour bloquer les véhicules de police, ou pour tenter des diversions. Lundi matin, une nouvelle vague de citoyens en tenue de travail, ainsi que des manifestants, en noir de la tête aux pieds, ont afflué dans le quartier touristique de Tsim Sha Tsui, où ils ont dressé des barricades sur Nathan Road, afin de soutenir moralement les occupants de PolyU et compliquer la tâche de la police. Le chaos s’est donc considérablement intensifié, lundi. Des heurts et de nombreuses arrestations ont eu lieu dans plusieurs quartiers, alors que la police tentait un nouvel assaut du campus, en milieu d’après-midi.