Plusieurs quotidiens commentent la fin de l’inéligibilité de l’ancien ministre Karim Wade, à la suite d’une déclaration de ses avocats.
‘’Depuis le 21 août, le code électoral ne peut plus être invoqué par l’Etat du Sénégal pour faire obstacle à [son] inscription sur les listes électorales et à sa candidature à toute élection’’, rapporte Lii Quotidien, citant les avocats qui assurent la défense de M. Wade.
Selon le journal, ces derniers se basent, pour faire cette déclaration, sur une décision prise le 20 août 2015 par la Cour suprême, qui avait rejeté leur pourvoi contre l’arrêt de condamnation de Karim Wade par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI)
‘’21 août 2015-21 août 2020. Voilà que prend fin la sanction civique qui frappait le candidat recalé du PDS à la dernière élection présidentielle, à la suite de sa forte condamnation par la CREI’’, lit-on dans Kritik’.
Désormais, poursuit le même journal, ‘’Karim Wade recouvre tous ses droits dont celui de revenir au bercail et de convoiter le fauteuil présidentiel’’.
EnQuête se veut interrogatif, concernant le retour au Sénégal de l’ancien ministre de la Coopération internationale, des Infrastructures et de l’Energie. ‘’Fin d’exil pour Karim [Wade] ?’’ se demande-t-il.
‘’Nous nous exercerons à organiser son retour’’, déclare au même journal Pape Saër Guèye, un proche de M. Wade.
Mais, rappelle EnQuête, ‘’si ses partisans sont confiants quant à son retour, il reste que Karim Wade reste devoir payer une amende de 138 milliards de francs CFA que l’ancienne ministre de la Justice, Aminata Touré, ne se prive jamais de rappeler’’.
‘’En direction de la présidentielle de 2024, Karim Wade reprend le combat de l’éligibilité’’, écrit Tribune.
‘’Le retour du fils de l’ancien président de la République (…) serait imminent’’, affirme Le Témoin Quotidien, rappelant que l’ancien ministre vit au Qatar depuis sa libération en 2016.
Mais les partisans de M. Wade pourraient finir par déchanter s’ils lisaient L’As, journal dans lequel Iba Barry Camara, un professeur de droit pénal, déclare que pour le moment, ‘’Karim Wade ne peut participer à aucune élection, ni être inscrit sur aucune liste électorale’’.
Un autre spécialiste du droit, interrogé par L’Observateur, partage cette interprétation du droit en déclarant que ‘’pour qu’il soit réintégré dans les listes électorales, il faut une loi d’amnistie pour effacer le crime ou le délit‘’ pour lequel il avait été condamné.
Selon Vox Populi, M. Wade est toujours confronté à ‘’l’équation de l’amende de 138 milliards’’ de francs CFA, en raison de laquelle ‘’il ne peut rentrer au Sénégal au risque de se voir renvoyer en prison à cause de la contrainte par corps’’.
Source A estime que ‘’défendre l’éligibilité de Karim Wade ne suffit pas ; il lui (à Karim Wade) faut un courage politique qui lui permette de rentrer au bercail, n’en déplaise à l’actuel régime’’.
Après trois ans passés en détention, Karim Wade a été libéré en juin 2016 à la suite d’une grâce qui lui a été accordée par le président de la République, Macky Sall, en même temps qu’à Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi et à Alioune Samba Diassé, ses coaccusés.
Cette mesure le dispense seulement du restant de sa peine d’emprisonnement, et les sanctions financières contenues dans sa condamnation demeurent, avait précisé le décret lui accordant la grâce du chef de l’Etat.
La procédure de recouvrement des montants financiers que l’ancien ministre et ses coaccusés doivent à l’Etat du Sénégal se poursuivra, indiquait le décret.
La CREI avait estimé qu’il s’était enrichi illégalement avec des fonds publics d’un montant de 138 milliards de francs CFA. Elle l’avait condamné à six ans d’emprisonnement.
APS