« Pray for Kyiv », « Priez pour Kiev » exhorte, en Une le Daily Mail, traduisant toute l’inquiétude de la presse internationale, « une inquiétude qui est à son comble », nous dit Le Soir alors qu’outre le bombardement massif de Kharkiv la deuxième ville du pays, la pression s’intensifie sur la capitale ukrainienne vers laquelle se dirige « un immense convoi militaire russe », des chars, de blindés un convoi long « de 60 kilomètres », avec quelque 13 000 soldats, « qui laisse craindre le pire pour Kiev et ses habitants », explique encore le quotidien belge.
« C’est toute la brutalité de la machine de guerre russe », qui est à redouter estime également le Frankfurter Allgemeine Zeitung, le FAZ qui à l’instar du Guardian rappelle « l’extrême brutalité des tactiques russes », de la ville de « Grozny en Tchétchénie qui fut totalement rasée, à Alep en Syrie, (plus récemment) noyée sous les bombes ». « Des bombardements et le siège de la ville », c’est le scénario sans doute le plus probable souligne Le Temps, « un scénario catastrophique pour la population piégée », « un véritable cauchemar humanitaire », se désole le quotidien suisse.
Des milliers d’Ukrainiens tentent de fuir la guerre
« C’est la migration de masse la plus rapide de ces 30 dernières années en Europe », explique le New York Times, « au moins 660 000 personnes principalement des femmes et des enfants ont fui l’Ukraine durant ces derniers jours ». Une immense vague migratoire qui rappelle « celle de la guerre des Balkans », estime le quotidien américain. Et tous les envoyés spéciaux de la presse mondiale décrivent les mêmes scènes déchirantes dans les gares « où des milliers de personnes tentent d’obtenir une place dans un train ».
Le reporter du Guardian évoque ainsi le « sentiment de panique hier dans la gare de Kiev », décrivant « une ruée désespérée vers le dernier train en partance de la capitale ». Il y a les enfants qui crient, les mères qui pleurent, « Regardez-les », dit une femme à notre confrère du Guardian « ce sont les mêmes visages que sur les photos de la Seconde Guerre mondiale, et cela ne fait que 5 jours. Imaginez ce qui se passera dans un mois ».
Le président Zelensky s’impose en véritable héros de la résistance
Volodymyr Zelensky qui refuse de quitter Kiev, et jure « que la Russie ne pourra jamais conquérir l’Ukraine avec des bombes », le courage du jeune président ukrainien, connu jusque-là comme un comique de la télé, force l’admiration de la presse internationale. « C’est (désormais) un héros dans le monde entier », explique le Guardian, un ex-comédien qui a 44 ans « est devenu un véritable chef de guerre qui dirige son pays désarmé dans sa lutte contre l’invasion russe », salue le Washington Post.
Ses « sept minutes de discours » mardi en vidéo devant le Parlement européen, qui l’a acclamé « resteront dans l’histoire », estime de son côté le Süddeutsche Zeitung qui rapporte les mots forts de Zelensky jurant « que son peuple sacrifierait sa vie pour les idéaux européens dans sa lutte contre l’invasion russe ». Mais malgré le concert de louanges, et la promesse que les portes de l’Union lui seront un jour ouvertes, « le courageux président ukrainien », devra attendre explique le Frankfurter Allgemeine Zeitung « même si cela serait le signe le plus fort de solidarité envers ce pays envahi », « l’Ukraine est encore loin de remplir toutes les conditions d’une adhésion », note également le Stuttgarter Nachrichten pour qui « il n’y pas d’adhésion honorifique à l’UE ».
La pression s’accentue sur Gerhard Schröder, toujours proche de Poutine
L’ex-chancelier allemand de 77 ans vient d’être lâché par ses collaborateurs alors qu’il refuse toujours de couper les liens avec le Kremlin et de renoncer aux postes qu’il occupe dans diverses entreprises russes. Gerhard Schröder « ne peut même plus sauver la face », tranche le Frankfurter Allgemeine Zeitung qui raille « la fin déshonorante d’un chancelier ».
Le FAZ qui comme le Süddeutsche Zeitung rapporte les demandes d’une partie de la classe politique allemande pour que « ses avantages officiels, au titre d’ancien chancelier lui soit (tout simplement) retiré ».
RFI