Donald Trump était en déplacement à El Paso, au Texas lundi 11 février. C’est dans cette ville frontière entre les États-Unis et le Mexique que le président américain a une nouvelle fois martelé la nécessité de construire un mur pour freiner l’immigration illégale. Peu avant qu’il ne monte sur la scène, des négociateurs de la Chambre des représentants et du Sénat avaient trouvé « un accord de principe qui prévoit 1,375 milliard de dollars pour construire des clôtures et d’autres barrières physiques à la frontière », explique le New York Times. Cela représente environ 90 km de barrières. L’objectif de ce compromis trouvé entre républicains et démocrates est d’éviter une nouvelle paralysie partielle de l’administration fédérale – un nouveau shutdown – dans quatre jours.
Mais ce compromis est bien loin des exigences initiales de la Maison Blanche, « loin des 5,6 milliards de dollars réclamés par le président », qui souhaitait construire 322 km de mur, rappelle Milenio. « L’accord préliminaire doit maintenant passer devant la Chambre et le Sénat, puis recueillir la signature de Donald Trump », indique le New York Times. Et là rien n’est moins sûr. Comme le rappelle journal, le commentateur préféré du président, Sean Hannity, de la chaîne Fox News, a qualifié le texte de « compromis poubelle ».
Combien de lits dans les centres de détention ?
Finalement, le débat a moins porté ce week-end sur le mur lui-même, que sur le nombre de personnes que les services de l’immigration seront autorisés à incarcérer. Les négociateurs se sont entendus sur 40 520 lits, c’est-à-dire 40 520 places dans les centres de détention à la frontière. C’est 17 % de moins qu’actuellement, mais plus que sous l’administration Obama qui n’autorisait que 34 000 lits, indique le New York Times.
L’objectif des démocrates serait « de mettre fin aux rafles et obligerait la police des frontières à se concentrer sur la poursuite des criminels ». Mais les responsables de l’administration Trump estiment que s’il n’y a pas suffisamment de place dans ces centres de détention, ces contrôles aux frontières devront être assouplis, laissant la porte ouverte à l’immigration illégale.
En parallèle, le gouverneur démocrate de Californie décide de rapatrier les 400 soldats de la Garde nationale qui dépendent de son administration et étaient jusqu’ici déployés à la frontière États-Unis-Mexique. Gavin Newsom s’en explique : il dit ne pas vouloir participer à un « spectacle politique », rapporte le New York Times. Le gouverneur entend redéployer ces soldats sur des terrains, dit-il, plus appropriés. La semaine dernière la gouverneure du Nouveau-Mexique avait déjà fait la même chose et retiré une centaine de soldats de son État chargés d’opérations de surveillance à la frontière.
Expulsé pour avoir mal traversé la route ?
Certains États américains sont très zélés lorsqu’il s’agit de traquer les clandestins. Au Guatemala, la presse prévient qu’il est possible d’être expulsé si l’on ne traverse pas sur les passages piétons. C’est ce qui risque d’arriver à deux femmes guatémaltèques, raconte Prensa Libre. Pour avoir traversé la route là où cela n’était pas permis, à quelques mètres du consulat de leur pays, elles ont d’abord dû payer une contravention et attendent maintenant leur jugement, à Atlanta, en Géorgie. Il s’agit de « l’un des États les moins amicaux » avec les migrants, soutient le journal guatémaltèque, car « dans de nombreuses villes les autorités locales ont des accords avec les services fédéraux de l’immigration pour dénoncer les migrants qui commettent des délits mineurs ».
Même la consule guatémaltèque d’Atlanta reconnaît qu’ici « les migrants doivent se comporter « deux fois mieux » ». « La persécution s’est également intensifiée à Charlotte, capitale de la Caroline du Nord », explique Prensa Libre. Là-bas, « les migrants guatémaltèques envisagent d’organiser une journée sans migrants pour manifester leur mécontentement face aux raids qui visent à incarcérer les migrants sans papiers ».
Venezuela : nouvel appel à manifester ce mardi 12 février
Ce mardi 12 février, les Vénézuéliens sont à nouveau appelés à descendre dans la rue par l’opposition et son chef de file Juan Guaido. La date n’a pas été choisie au hasard : c’est ce mardi 12 février que le pays célèbre la Journée de la jeunesse. Dans un clip vidéo, relayé par El Nacional, les représentants de plusieurs universités publiques du pays appellent à manifester. Une manifestation est aussi organisée à Bogota par les Vénézuéliens en exil, signale El Tiempo. L’objectif est de maintenir la pression sur l’armée pour que les militaires désobéissent au président Maduro et laissent entrer l’aide humanitaire dans le pays. Elle est bloquée pour l’instant à la frontière, côté colombien.
Le gouvernement vénézuélien, lui, continue de dénoncer une tentative de coup d’État et une ingérence des États-Unis. Nicolas Maduro doit d’ailleurs s’exprimer ce mardi place Bolivar, à Caracas. Lundi, dans la capitale, plusieurs « colectivos », des milices proches du gouvernement, ont rodé en moto près de l’ambassade américaine, indique El Nacional. Pour le journal, ce rassemblement visait à « effrayer ou à intimider les fonctionnaires qui s’y trouvent ».
Équateur : la presse s’alarme du nombre de grossesses de mineures
17 448 filles de moins de 14 ans ont accouché dans le pays entre 2009 et 2016, parfois à la suite d’un viol ou d’un inceste, rapporte La Hora. Des cas qui sont « normalisés », regrettent les auteurs d’un rapport sur la question, alors qu’ils devraient faire l’objet d’une enquête. Des organisations féministes réclament la dépénalisation de l’avortement en cas de viol et une meilleure éducation sexuelle à l’école.
Rfi