Depuis leur grève du 23 septembre 2022 qui avait paralysé le système aérien dans la zone couverte par l’Asecna, les contrôleurs aériens dénoncent des mesures telles que le gel sans explication de leurs congés annuels, les invectives verbales, les suspensions non écrites de plusieurs contrôleurs aériens, les pesanteurs administratives dans le traitement des dossiers administratifs (couverture sociale, souscription aux prêts…), etc. S’y rajoute une politique de persécution poussée jusqu’à l’intrusion répétée d’huissiers de justice à des heures tardives dans les tours de contrôle (lieux sacro-saints de la sécurité de la navigation aérienne).
D’après le bureau exécutif de l’USYCAA, il apparaît clairement, à travers « es agissements aux antipodes de la culture de sécurité », que le Directeur général de l’Asecna, Monsieur Mohamed Moussa, « glisse inexorablement vers un terrain dangereux où sa responsabilité personnelle pourrait être engagée en cas d’incidents/accidents qui surviendraient dans l’espace aérien de l’ASECNA ».
Pour cause, ces Contrôleurs Aériens de l’Agence disent évoluer désormais dans un environnement de travail anxiogène loin de favoriser l’exercice en toute sérénité de leur métier. Selon le Bureau exécutif de l’Union des syndicats des contrôleurs aériens de l’Asecna, l’objectif final et personnel du Directeur Général est sans doute d’attiser les tensions à l’effet de se fabriquer un prétexte pour décrédibiliser et diaboliser les organisations faitières des contrôleurs aériens de l’Agence.
D’après les syndicats, la rumeur d’une grève projetée pour le 18 octobre 2022, colportée dans les fora, procèderait clairement de cette technique de diabolisation. L’USYCAA dément catégoriquement cette information, selon le journal Le Témoin. Le bureau exécutif rassure sa base que toutes ces pratiques continuent d’être méthodiquement documentées et compilées pour un usage approprié. Pour le reste, il invite les membres de l’Union à ne pas céder à la provocation, à maintenir la mobilisation tout en restant à l’écoute des conclusions de la réunion du Comité des Ministres du 17 octobre 2022.
Au moment où la sécurité aérienne internationale subit des cyberattaques criminelles, avec notamment lock bit 2.0 qui a procédé au hacking du site web de l’ASECNA récemment, ainsi que les sites internet de plusieurs grands aéroports américains qui ont brièvement été mis hors service lundi dernier par un groupe de hackers pro-russes, les contrôleurs aériens estiment que favoriser des sautes d’humeurs ou bras de fer avec eux serait un risque de très haut niveau. « Les risques de détournements d’aéronefs ou d’explosions d’infrastructures aéroportuaires sont vraisemblablement activés par des inconnus qui sont en phase de pré vol. Réunir la ressource humaine technique de l’ASECNA pour prévoir une remise à niveau des systèmes de sûreté et sécurité anti-terroriste serait plus efficace et productif que de promouvoir les mauvaises humeurs vers le ciel » recommande l’UDSYCAA en conclusion de son communiqué, parcouru par le journal Le Témoin.