À Mayotte, Macron attendu sur le thème de l’immigration mais pas uniquement

Emmanuel Macron est ce mardi 22 octobre à Mayotte. Le 101e département français reste le plus pauvre du pays. L’immigration clandestine en provenance des Comores représente un problème majeur pour ses habitants.

Avec notre envoyée spéciale à Mayotte, Valérie Gas

Mayotte, c’est la première étape de ce déplacement présidentiel dans l’océan Indien. Un voyage de quatre jours qui mènera par la suite le chef de l’État français sur l’île de Grande Glorieuse, une première, et à la Réunion. Plusieurs thématiques mises à l’agenda de l’acte 2 du quinquennat doivent être évoquées.

Pour le Collectif des citoyens de Mayotte, qui est à l’origine d’un mouvement social survenu au printemps 2018 dans l’archipel mahorais, M. Macron doit entendre leurs revendications. Ces dernières concernent l’immigration à partir des autres îles de l’archipel comorien, qui n’appartiennent plus à la France depuis 1975.

Les Comores, et notamment l’île d’Anjouan, ne sont qu’à 60 kilomètres des îles mahoraises de Grande-Terre et Petite-Terre. Et l’arrivée incessante de migrants comoriens est vécue comme un fardeau par la population de Mayotte.

« Tous les jours, il y a des clandestins qui arrivent. Tous les jours. Et tous les jours, tu rencontres des gens nouveaux dans ton quartier. Donc ça fait peur. Dès le soir on a peur de sortir, on a peur d’aller tout seul au resto », confie Aouladi, membre du collectif.

Ce déplacement que nous effectuons avec les ministres sera l’occasion de déployer véritablement les engagements que nous avons pris il y a quelques mois au ministère des Outre-mer, avec le contrat dit de convergence. C’est 1,6 milliard d’euro d’investissement.
Cette insécurité ne sera pas visible pendant la visite. Estelle Youssouffa, la présidente du collectif, explique que tout a été fait pour donner la meilleure image de Mayotte : « On voit subitement que les services de la police et de la gendarmerie opèrent des ratissages quotidiens. Il n’y a pas un clandestin dans les rues », constate-t-elle.

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Des clandestins contre lesquels le Collectif des citoyens demande la mise en place de mesures radicales. Selon Mme Youssouffa, « il faut qu’un bâtiment de la marine nationale soit posté dans le lagon, mais surtout que Paris arrête les permis de séjour territorialisés, qui fixent la population comorienne à Mayotte ».

Même s’il ne rencontrera pas le collectif, M. Macron a prévu de faire le point sur l’opération Shikandra de lutte contre l’immigration clandestine. Il sera d’ailleurs accompagné du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. L’opération vise à contrôler mieux l’espace maritime et à reconduire plus de clandestins à la frontière.

C’est comme des travaux pratiques, auxquels le président va se livrer. Ce gros déplacement Outre-mer a été conçu pour lui permettre de défendre sur le terrain ses politiques. À commencer justement par l’immigration, qui a suscité beaucoup de polémique dans la capitale depuis l’organisation d’un débat à l’Assemblée.

Mais à Mayotte comme à la Réunion, Emmanuel Macron est aussi attendu sur les questions économiques et sociales. À la Réunion, le mouvement des « gilets jaunes » a été particulièrement important et les revendications sont nombreuses.

La dimension économique est d’ailleurs l’une des priorités du déplacement avec le sommet Choose Réunion, organisé pour développer l’attractivité régionale. Entre Mayotte et la Réunion, Emmanuel Macron va se rendre sur l’ile de Grande Glorieuse. Une étape consacrée à la protection de la biodiversité.

rfi