Un campement de migrants situé dans le nord de Paris a été évacué dans un climat tendu, ce jeudi 4 avril. Environ 300 personnes venant principalement d’Afghanistan et du Soudan ont pu être emmenés dans des centres d’hébergements d’urgence de la région. Mais ils sont nombreux à ne pas avoir trouvé de places.
Ils ont attendu de longues heures, en rangs serrés. Dans leurs regards, l’espoir d’avoir une place dans un bus et de quitter pour de bon ce campement de fortune, bidonville à ciel ouvert sous le périphérique parisien. Mais 300 places d’hébergement d’urgence, ce n’est pas assez. Les associations décomptent un millier de personnes vivant dans cette zone. Alors c’est la foire d’empoigne pour entrer dans un bus.
Les policiers tentent de contenir les réfugiés. Ils repoussent, frappent parfois, pour maintenir l’ordre. Fatouma Thia, bénévole venant en aide aux migrants regarde la scène… impuissante : « Ils vont rester là comme d’habitude. Et après, il y aura les nouveaux qui vont arriver, comme chaque soir, chaque jour. Et puis d’autres qui ont été emmenés, vont être renvoyés et reviendront ici. Parfois, après les évacuations, le soir même, ils reviennent ici. Ce n’est pas normal. Il y a des malades. Si on ne les soigne pas…Les malades de la gale que Médecins du monde a détecté, ils ne sont pas allés à l’hôpital. Ils sont là-bas… »
Une fois les six bus partis, les réfugiés n’ayant pas été choisis rassemblent leurs affaires et s’éloignent du parvis. Ils reviendront ce soir quand les véhicules de nettoyage de la mairie de Paris auront déserté.
rfi