Avec notre correspondante à Rangoun, Juliette Verlin
En Birmanie, deux semaines – tout juste – après le coup d’État militaire qui a renversé le gouvernement d’Aung San Suu Kyi, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Rangoun. Elles sont un peu moins nombreuses que les jours précédents. Il faut dire qu’une vague d’inquiétude a envahi la ville, hier soir, quand les tanks et les véhicules blindés se sont mis en mouvement dans les rues.
Coupure internet
Ce matin à Rangoun, il y a quand même des manifestants devant les ambassades occidentales et les points de rassemblements habituels. Après une coupure d’internet cette nuit, entre 1 heure et 9 heures du matin, les Birmans se sont réveillés avec des images de tanks et de véhicules blindés garés devant la Banque centrale. Un petit nombre d’employés venaient de rejoindre le mouvement de la désobéissance civile. Et, d’après un des premiers manifestants sur place, c’est une mesure préventive pour empêcher qu’un plus grand nombre d’employés ne rejoignent le mouvement au risque de paralyser l’économie.
Photos
Pour l’instant, devant cette Banque centrale, l’ambiance est plutôt bonne. Les jeunes se prennent en photo avec les tanks et leurs pancartes. Et comme les soldats restent dans leurs véhicules et n’interagissent pas avec la population, tout le monde a l’air de se détendre un peu. C’est dans les prochaines heures, une fois que cette journée de manifestation sera bien entamée, que les effets de la pression de l’armée sur le mouvement de désobéissance civile pourraient se faire sentir.
Le putsch du 1er février a mis fin à une fragile transition démocratique de 10 ans. Inculpée pour avoir importé illégalement des talkie-walkies, Aung San Suu Kyi est « en bonne santé », assignée à résidence dans la capitale administrative Naypyidaw, a assuré ce week-end la LND, citée par l’AFP. Elle va être maintenue en détention jusqu’à mercredi à la suite du report d’une audience, initialement prévue ce 14 février, a annoncé son avocat, Khin Maung Zaw.
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