En un demi-siècle, le développement de l’industrie cacaoyère, vitale pour l’économie du pays, a détruit 80 % de son couvert forestier.
La Côte d’Ivoire qui a perdu, en un demi-siècle, la quasi-totalité de ses forêts, va organiser en janvier 2020 une table ronde avec pour objectif de freiner une déforestation qui menace la stabilité climatique de la région, ont annoncé, lundi 7 octobre, à Abidjan les organisateurs.
L’objectif de la table ronde qui se teindra le 16 janvier 2020 est de mobiliser 616 milliards de francs CFA (près de 1 milliard d’euros) en vue de financer sur la période 2020-2030 la nouvelle stratégie forestière en Côte d’Ivoire, adoptée en février.
La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao avec 40 % du marché, qui comptait 16 millions d’hectares de forêts dans les années 1960 a vu sa superficie fondre en plus de cinquante ans à 2 millions d’hectares, selon les chiffres officiels, ce qui équivaut à moins du dixième de la superficie du pays.
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« 80 % de notre couvert forestier a été détruit. Nous devons prendre conscience que la forêt est une richesse, un patrimoine à léguer aux générations futures », a déclaré le ministre ivoirien des eaux et forêts, Alain Richard Donwahi. « Nous voulons sauver la forêt ivoirienne, nous voulons regagner le terrain perdu, replanter, reboiser, mobiliser nos concitoyens et nos partenaires ». « Notre lutte pour la sauvegarde de nos forêts s’inscrit dans la lutte globale contre le réchauffement climatique. L’Afrique sera l’un des enjeux majeurs de la transition écologique », a-t-il souligné.
« Sans relâche »
La nouvelle politique forestière ivoirienne destinée à recouvrer « 6 millions d’hectares en 2030 et 8 millions d’hectares en 2045, englobe à la fois la réhabilitation, le reboisement et l’agroforesterie pour utiliser moins de terre », selon lui.
Outre les bailleurs de fonds internationaux, les industries chocolatières seront « les parties prenantes de notre grande ambition de réhabilitation des forêts en Côte d’Ivoire », a souligné le ministre ivoirien.
La déforestation liée à la culture du cacao pour l’industrie du chocolat se poursuit « sans relâche » en Côte d’Ivoire et au Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux, avait dénoncé l’ONG Mighty Earth dans un rapport publié en 2018.
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Les principales entreprises du secteur du chocolat et du cacao s’étaient pourtant engagées aux côtés des autorités ivoiriennes et ghanéennes à transformer la filière en créant l’Initiative cacao et forêts (ICF), pour mettre fin à la déforestation liée à la production de cacao, et pour rendre cette dernière compatible avec la protection de l’environnement et des droits humains.
Le cacao est vital pour l’économie ivoirienne. Ce secteur représente 15 % du PIB, plus de 50 % des recettes d’exportation et, surtout, les deux tiers des emplois directs et indirects et des revenus de la population, selon la Banque mondiale.