Chaque année, environ 70 navires européens pêchent 83 000 tonnes de poissons dans les eaux marocaines, pour une valeur de 80 millions d’euros et cela, en vertu d’un accord qui arrive à son terme à la mi-juillet. Un nouveau round de négociations s’ouvre, ce lundi 25 juin, à Bruxelles, entre le Maroc et l’Union européenne pour le renouvellement de cet accord de pêche. Des négociations qui s’avèrent houleuses.
L’accord de pêche, jusqu’ici en vigueur, rapporte 40 millions d’euros par an à Rabat, dont 30 millions sont financés par l’Union européenne et 10 millions par les armateurs de pêche, sans compter les retombées socio-économiques liées à cette activité. « Une contribution insuffisante », juge aujourd’hui le royaume chérifien qui exige son augmentation voire même, selon des sources de presse marocaines, son doublement.
Le Maroc est peut-être gourmand, mais il est en position de force. Selon un rapport d’évaluation de l’accord actuel, présenté devant les institutions européennes, 1 € investi rapporte 2,78 € aux pêcheurs européens.
Autre point d’achoppement, celui qui se rapporte à la clause de débarquement qui oblige les navires européens à débarquer une partie de leurs poissons dans des ports marocains. Rabat y voit une manière de transformer localement les produits de la pêche, tandis que les Européens considèrent ce passage comme un simple transit.
Enfin, la question du Sahara occidental pourrait encore compliquer la donne. En février dernier, la Cour européenne de justice a jugé que l’accord de pêche n’était pas applicable au Sahara occidental, territoire largement contrôlé par le Maroc, mais sur lequel le Polisario exige toujours un référendum d’auto-détermination. Cela n’a pas empêché les négociations entre Rabat et Bruxelles de continuer, incluant les eaux contestées poussant ainsi le Polisario à déposer, il y a dix jours, un recours auprès de la Cour européenne de justice.
rfi