Dans un communiqué sorti hier, mercredi 25 juillet, l’Intersyndicale des travailleurs de l’entreprise, pointe la gestion de leur nouveau directeur, Yakham Mbaye. Lui reprochant de manquer de vision, de négliger certains genres rédactionnels ainsi que la couverture de grands événements à l’intérieur du pays et dans la sous-région, de chercher à raboter certains acquis sociaux et de favoriser ses proches pour certains marchés.
La réponse de l’intéressé ne s’est pas fait attendre. Dans les colonnes de Libération, Yakham Mbaye a tenté de démonter, une par une, les accusations contenues dans le communiqué des syndicalistes du Soleil. Une réplique faite de démentis, contre-accusations, déballage et menace de plainte. »Ils disent dans leur communiqué que j’aurais décidé de suspendre les reportages comme Grand Air. C’est totalement faux, s’étrangle le patron du quotidien public. C’est aussi faux, de dire que Le Soleil a raté de grands événements dans les régions, et je leur demande de me citer juste un seul exemple. »
Bilan chiffré
S’arrêtant sur la présidentielle malienne que les travailleurs du Soleil regrettent d’avoir manqué, Yakham interroge : « Comment envoyer un reporter sans avoir reçu une demande de couverture ou une invitation ? »
Abordant « le fond de tout cela », le directeur du Soleil signale que « les comptes du Soleil arrêtées au 31 décembre 2017 étaient à moins 350 millions de francs Cfa » et que c’est dans ce contexte, cinq mois après son arrivée, qu’il a « régularisé » « 27 travailleurs dont certains sont au Soleil depuis 1989 sans le moindre contrat ».
À propos du « repositionnement du Soleil » que l’Intersyndicale fixe au point mort, Yakham convoque le niveau de tirage et de pénétration du journal : « Aujourd’hui, le tirage du Soleil a été augmenté de 25%. Le Soleil était présent dans 8 localités, aujourd’hui, le journal est dans 36 localités et nous sommes le troisième tirage derrière L’Obs et Stades. »
Voiture et logement de fonction
À propos des « marchés douteux » qu’il aurait passés, l’ancien secrétaire d’État à la communication a d’abord signalé que « l’un des secrétaires généraux du syndicat est membre de la commission des marchés » avant de corriger : « Je n’ai pas de logement de fonction, je vis avec ma famille sur la Vdn. Ce qui s’est passé, c’est qu’il y a le bâtiment devant servir à loger le directeur général du Soleil qui menaçait ruine. C’était même une doléance et après constat d’huissier le bâtiment a été rénové après une demande de renseignement de prix. »
Yakham d’ajouter : « Ils mentent encore quand ils parlent de véhicule de fonction car je n’en ai aucune. Quand je suis arrivé, j’ai trouvé quatre voitures, dont celle destinée au Dg, qui étaient à l’abandon. J’ai fait réparer ces voitures au lieu de dépenser 160 millions de francs Cfa pour en acheter d’autres. »
« Je sortirai leurs magouilles »
Le directeur du Soleil est persuadé que ses détracteurs cherchent à le « déstabiliser ». Mais, clame-t-il, c’est peine perdue. Il prévient : « Qu’ils sachent que je ne suis pas Cheikh Thiam (son prédécesseur à la tête du Soleil, Ndlr). » Et accuse : « Ces gens qui m’attaquent sont des acteurs actifs de détournements d’un détournement de deniers publics. (…) Ces soit-disant syndicalistes doivent savoir qu’ils ne m’ébranlent pas et je sortirai une par une leurs magouilles. »
Yakham Mbaye affirme que ses accusateurs sont venus dans son bureau lui proposer « de grignoter, avec eux, sur l’argent public ». Il jure les avoir « virés » car n’étant pas « dans les magouilles ». Aujourd’hui, il leur promet l’enfer : « Non seulement je porterai plainte contre eux, et surtout Amadou Diop, qui a envoyé le communiqué, mais qu’ils sachent que qu’ils m’auront en face. Ceux qui me connaissent savent que je n’ai pas peur de la bagarre. »