Affaire Benalla: Gérard Collomb s’explique devant les députés

Une audition très attendue. Le ministre français de l’Intérieur Gérard Collomb est entendu ce lundi 23 juillet 2018 par les députés de la commission des Lois de l’Assemblée nationale, réunis en commission spéciale, avant de l’être ce mardi par les sénateurs. Il doit expliquer le rôle d’Alexandre Benalla, proche collaborateur du chef de l’Etat, surpris en train de frapper des manifestants à Paris le 1er mai dernier.

L’ouverture de l’audition s’est faite à l’heure prévue, à 10h du matin, dans une salle pleine à craquer. Les conditions de la séance ont d’ailleurs fait monter la tension parmi les parlementaires. Avant même l’arrivée du ministre, plus d’une cinquantaine de journalistes attendaient à la porte de la salle, au sous-sol de l’Assemblée nationale, rapporte notre envoyé spécial au palais Bourbon, Anthony Lattier.

Le ministre Gérard Collomb est arrivé à l’heure. Il s’est mis à droite de la présidente de la Commission et a juré de dire toute la vérité. Gérard Collomb s’est ensuite lancé dans un long préambule, dans lequel il a confirmé avoir été informé le 2 mai des faits commis par Alexandre Benalla, soit dès le lendemain des violences.

Mon directeur de cabinet, mon chef de cabinet, m’informe de l’existence d’une vidéo montrant des faits de violence sur la place de la Contrescarpe, de l’implication de M. Benalla dans ces faits et de la qualité de celui-ci

Pourquoi n’a-t-il pas alors saisi la justice ? Ce n’est pas à moi de le faire, s’est défendu Gérard Collomb. Le ministre assure avoir fait son travail en avertissant le préfet de police et l’employeur de M. Benalla, à savoir l’Elysée. Donc, pour lui, ce n’était pas à lui d’agir, mais à eux, en sanctionnant ou pas M. Benalla et en saisissant ou pas la justice.

Autre question : pourquoi ne pas avoir saisi tout de suite l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices » ? Le « premier flic de France », Gérard Collomb, assure que c’est seulement à la lecture de la presse, avec les nouveaux éléments fournis, qu’il a jugé nécessaire de le faire.

Les députés se succèdent à la question : Guillaume Larrivé, Eric Ciotti, Gilbert Collard… auxquels le ministre répond sur un ton ferme, parfois en lisant ses notes, parfois en improvisant. Son audition devrait durer au total entre deux heures et demie.