Affaire Carlos Ghosn: le tribunal de Tokyo désavoue le parquet, qui fait appel

La justice a rejeté la demande du parquet de prolonger de dix jours la détention de Carlos Ghosn, le patron déchu de Nissan. Même si l’hypothèse d’une liberté sous caution se profile, l’homme d’affaires est encore loin d’être sûr de pouvoir sortir de prison. Le parquet a d’ores et déjà annoncé qu’il faisait appel de la décision du tribunal.

Le dirigeant pourrait théoriquement être relâché dès vendredi, en échange du paiement d’une caution, selon la chaîne publique NHK. Mais rien n’est encore fait, puisque le parquet a annoncé qu’il faisait appel de la décision des magistrats, suite à leur refus de prolonger la détention de l’homme d’affaires. Un appel qui doit être examiné par la Cour du district de Tokyo ce vendredi.

Et si, pour une deuxième fois consécutive, la Cour déboute les procureurs, ceux-ci ont encore une arme à leur disposition. Ils pourraient délivrer un nouveau mandat d’arrêt contre l’ex-patron de Nissan. Il s’agirait alors du troisième.

En clair, ils accuseraient Carlos Ghosn de nouvelles charges qui n’ont officiellement pas encore été investiguées. Par exemple, les soupçons d’abus de biens sociaux et d’emploi fictif qui pèsent sur l’homme d’affaires. Et, auquel cas, cette décision du tribunal, elle aussi, serait susceptible de recours,souligne notre correspondant à Tokyo, Bruno Duval.

Décision surprise

Le parquet a visiblement été pris de court par le rejet de sa demande d’extension de la garde à vue de Carlos Ghosn jusqu’au 30 décembre. Il est très rare au Japon qu’un tribunal s’oppose à ce type de décision.

Le Franco-libano-brésilien a déjà été inculpé le 10 décembre pour avoir omis de déclarer aux autorités boursières environ 5 milliards de yens (38 millions d’euros) de revenus sur cinq années, de 2010 à 2015. Son bras droit Greg Kelly, arrêté en même temps que lui, a aussi été mis en examen.

Mais la garde à vue des deux hommes avait été prolongée sur de nouveaux soupçons de minoration de ses émoluments, cette fois entre 2015 et 2018, pour un montant de 4 milliards de yens (31,1 millions d’euros).

source:rfi