Affaire des 94 milliards: 35 personnes dans le viseur de la Commission d’enquête

Les choses bougent lentement mais sûrement. D’après un communiqué de l’Assemblée nationale, la commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur l’affaire du tF1461/R, a tenu une réunion pour dresser la liste des personnes qu’elle compte entendre. Selon les indiscrétions de Libération, cette liste est composée de 35 personnes « susceptibles d’apporter des éclairages ou des informations sur cette affaire ». Pour dire que les choses sérieuses vont commencer, surtout que la commission va bientôt procéder aux premières auditions.

D’ores et déjà, l’accusateur, Ousmane Sonko, a fait comprendre qu’il ne se présentera pas devant la commission. Pour rappel, c’est le leader du Pastef qui, au détour d’une conférence de presse, avait affirmé que 94 milliards de FCfa auraient été détournés dans le cadre de cette affaire. Par la suite, il a été attesté que Sonko lui-même avait des intérêts dans ce dossier à travers sa structure Atlas et le cabinet Mercalex dirigé par un membre de son parti Pastef. Après s’être emmuré dans le silence, l’ancien directeur des Domaines, Mamour Dialllo avait fait une sortie dans la presse pour « descendre » le leader de Pastef, visé auparavant par de graves accusations du journaliste Madiambal Diagne et des révélations de Libération.

«Sonko était le conseiller de certains des héritiers lébous, à travers non pas un, mais deux cabinets de conseil gérés par le même homme de paille. Par l’intermédiaire de ces officines, il s’activait beaucoup dans le business du foncier, jouait les intermédiaires, encaissait des commissions, etc. Je n’ai pas besoin de fournir des preuves puisque celles-ci sont désormais sur la place publique, notamment l’enregistrement audio dans lequel on l’entend faire affaire avec les lébous, sur un ton de mafioso. Dans ce dossier, il avait tout simplement des attentes financières, en tant que représentant d’une des parties, et c’est quand il a vu que ses attentes allaient être déçu es qu’il s’est mis à employer son arme fétiche: le dénigrement.

Son vrai combat dans cette affaire n’a rien à voir avec la transparence ou avec la bonne gouvernance : c’est tout simplement une histoire de gros sous.

J’imagine qu’il comptait peut être sur ses honoraires dans ce dossier pour financer sa campagne électorale. Mais, lorsque les menaces et le chantage, des armes dont il se vante dans le document audio, n’ont pas fonctionné, ses plans ont été bousillés . Vous savez, cette affaire n’est même pas une affaire politique, ce serait faire trop d’honneur à Sonko que de la classer dans le registre politique. Il s’agit tout simplement d’une médiocre tentative de vengeance, motivée par des intérêts personnels et bassement matériels qui ont été contrariés », affirmait l’ancien Directeur des Domaines dans L’Observateur.

Mamour Diallo ajoutait: «Sonko n’est pas un homme politique, c’est un petit caïd assoiffé d’argent. Je lui reconnais un seul talent: celui de savoir brouiller les cartes, détourner l’attention, lancer les gens sur des fausses pistes et esquiver les vraies questions. Quand il est acculé, sa tactique c’est d’ouvrir un front ailleurs. Ou alors, il répond par l’insulte et une fausse dérision à ceux qui lui posent des questions gênantes, ce qui est confortable puisque cela lui évite d’y répondre».