En Afghanistan, les talibans continuent de gagner du terrain alors que les troupes étrangères poursuivent leur retrait qui sera total dans avant le 11 septembre. Dans le nord du pays les insurgés ont lancé plusieurs offensives majeures ces dernières semaines. Des centaines de soldats ont même fui au Tadjikistan voisin dans la nuit de dimanche à lundi 5 juillet après l’assaut des talibans.
Les talibans continuent leurs offensives sur les forces de sécurité afghanes dans la province montagneuse du Badakhshan qui borde le Tadjikistan voisin. Les autorités afghanes ont toujours le contrôle sur la capitale provinciale, mais les forces de sécurité peinent à contenir l’avancée des Talibans qui semblent faire tomber les districts comme des dominos. Des soldats fuient face aux insurgés déterminés qui ont usé d’une stratégie redoutable. Ils envoient des délégations de barbes blanches, c’est-à-dire des représentants traditionnels communautaires, discuter avec les soldats à leurs postes pour les convaincre de fuir en abandonnant leurs armes.
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Une stratégie qui a porté ses fruits dans différents districts à travers le pays et notamment ce week-end dans le Badakhshan. Les victoires militaires des talibans qui postent régulièrement sur les réseaux sociaux les vidéos de leurs combattants paradant dans les villes et les villages conquis, portent un coup indéniable au moral des troupes afghanes. Elles seront seules face aux talibans dans moins de trois mois avec du matériel militaire souvent inadapté.
Atmosphère lourde à Kaboul
À Kaboul, comme ailleurs, c’est avec fatalité et terreur qu’une grande partie de la population semble déjà se préparer au retour des talibans. L’atmosphère est chargée d’une profonde tristesse. Les visages des personnes que l’on rencontre, que l’on interviewe sont très marqués. Les gens paraissent soucieux, abattus, terrifiés.
Depuis plusieurs semaines déjà, chaque rencontre, chaque interview, chaque reportage que l’on réalise nous fait réaliser que les talibans sont là, qu’ils sont aux portes de Kaboul. Ils apportent avec eux leur vision du monde, leur interprétation de l’islam. Et leur façon de concevoir la société est loin de ce que l’Afghanistan était avant leur régime en 1996, et de ce que l’Afghanistan est devenue depuis 2001. Pas tout le pays bien sûr, mais les villes comme Kaboul où hommes et femmes travaillent dans les mêmes bureaux, échangent dans des cafés mixtes.