Le Français Philippe Bohn n’est plus directeur général d’Air Sénégal. Il a été relevé de ses fonctions, ce vendredi, et remplacé par Ibrahima Kane, l’actuel directeur du Fonds souverain d’investissements stratégiques.Une nouvelle qui ne doit pas surprendre. Ouf de soulagement ! Car si l’intelligence artificielle permettait de produire des robots ou des engins capables de remplacer des dirigeants de compagnies aériennes ! Si ça avait été le cas, nul doute que notre compagnie nationale aurait été la première cliente de l’entreprise qui fabriquerait de tels dirigeants « artificiels », histoire de remplacer Philippe Bohn, son directeur général. Lequel aurait sans nul doute besoin de davantage d’intelligence, et pas forcé- ment « artificielle ». L’ancienne barbouze bombardée à la tête d’Air Sénégal avait encore une fois de commis une boulette en insultant littéralement les pilotes de cette compagnie lilliputienne dans une interview accordée à une radio de la place. A l’en croire, les ressources de l’intelligence artificielle — dont il aurait bien besoin ! — permettent parfaitement de se passer de la présence de pilotes dans les cockpits des avions, ces conducteurs humains n’étant maintenus à bord de ces avions que pour des raisons commerciales. Pour rassurer les passagers-marchandises. S’il avait dit moins que ça en France, le puissant syndicat des pilotes de ligne d’Air France aurait déclenché une grève illimitée ! Au Sénégal, Philippe Bohn ne s’est attiré qu’une lettre, il est vrai très salée, des pilotes de son embryon de compagnie aérienne .
Nul ne pouvant se prévaloir de sa propre turpitude, ce « Toubab » s’est bien gardé de vanter l’ « exploit » que constitue le retard de 10 heures enregistré par le vol Dakar-Paris de sa compagnie le weekend dernier. A l’origine, une panne du tout-nouveau et tout-beau Airbus A 330-Neo inauguré en grande pompe et présenté comme le nec-plus-ultra en matière d’aviation, il y a quelques semaines. Cet avion tout juste sorti des ateliers d’Airbus — l’ancien employeur de Philippe Bohn ! — à Toulouse connaît déjà des ennuis techniques ? Pas d’affolement, allons-vite louer un autre appareil en Espagne ! Cette propension à aller louer à prix d’or des avions pas de toute première jeunesse pour un oui, pour un non ou pour un peut-être est à ce point récurrente qu’elle finit forcément par susciter d’odieux soupçons de… N’utilisons pas les gros mots !
En tout cas, dans la maison Air Sénégal où les Toubabs font la pluie et le beau temps tout en multipliant les dépenses somptuaires, le climat social est plus que délétère. Les pilotes, on l’a dit, sont vent debout contre leur directeur général barbouzard dont il convient de se demander s’il a réellement coupé tout lien avec son ancien employeur ou s’il ne serait pas en service commandé pour contribuer à garnir le carnet de com- mandes d’Airbus. Rappelons-le, l’ancienne équipe à laquelle le duo Philippe Bohn-Jérôme Maillet a succédé avait commandé un business plan à une société américaine qui avait recommandé l’option du leasing intégral et proposé de recourir à des appareils Boeing. Hors de question !, ont hurlé nos deux Toubabs à leur arrivée aux manettes avant de commander à leur tour un business plan à une société… basée à Toulouse. Ses conseils tombaient de source : il fallait non seulement acheter (au lieu de louer) des avions mais encore les commander à… Airbus ! Ça tombe bien puisque le président Macky Sall ne peut rien refuser à la France. A preuve, s’il en était besoin, avec notre TER le plus cher au monde…
Revenons à notre climat délétère pour dire que le commandant de bord que nos amis Toubabs étaient allés chercher à « Emirates » — plutôt, c’est le président Macky Sall qui le leur avait imposé —, le commandant Cheikh Seck, a déposé sa lettre de démission. Qui n’a pas encore été acceptée. En lieu et place Philippe Bohn a été tout simplement viré.
dakarmatin