Même si la rue a fait plier le pouvoir ces dernières semaines notamment avec le départ d’Abdelaziz Bouteflika, la mobilisation populaire juge cette démission insuffisante et souhaite chasser du pouvoir tous les responsables qui incarnent le « système ». Les Algériens se préparent donc à un huitième vendredi de mobilisation. Un important dispositif policier quadrille la capitale.
Jeudi 11 avril au soir, les policiers anti-émeutes, avec leurs casques bleus, étaient presque aussi nombreux que les premiers manifestants qui convergeaient déjà vers l’emblématique place de la Grande Poste au centre d’Alger. Pour la première fois, on craint des débordements. La gendarmerie a installé des barrages filtrants sur les principaux axes qui mènent vers la capitale.
C’est le premier vendredi de rassemblent depuis la nomination d’Abdelkader Bensalah comme président par intérim. Et c’est justement ce fidèle d’Abdelaziz Bouteflika qui cristallise désormais la colère des Algériens. La rue exige son départ et celui de tous les responsables du régime. Depuis plusieurs jours, le chef d’état-major de l’armée tente de calmer la rue, en vain. Ahmed Gaïd Salah s’est même porté garant de la période de transition.
« Non, c’est non », répondent les Algériens : « Nous n’avons pas chassé Bouteflika pour récupérer son bras droit ». Des manifestations ont donc eu lieu presque tous les jours cette semaine.
Mais par qui remplacer les responsables qui incarnent le « système » aux yeux des manifestants, et surtout comment ? La société civile algérienne s’interroge. Un débat citoyen a eu lieu jeudi à Alger.
Rfi