Depuis plus de six mois, la ville de Chemnitz en Allemagne est en ébullition. La mort fin août d’un jeune Allemand lors d’une rixe avec plusieurs étrangers donne lieu à des manifestations anti-migrants et secoue le pays. Angela Merkel s’est rendue à deux reprises depuis dans cette ville de Saxe. Un procès très attendu s’ouvre ce lundi à Dresde contre l’un des participants de cette rixe.
Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Qui a tué Daniel H. et pourquoi ? Plus de six mois après les faits, la justice va tenter sur des bases fragiles de tirer cette question au clair. Mais depuis le départ, les événements de Chemnitz fin août ne sont pas et de loin qu’une affaire policière puis judiciaire.
Très rapidement après lesfaits, la mort de la victime et la dispute qui l’a opposé à plusieurs étrangers donnent lieu des manifestations qui seront soutenues par les milieux d’extrême droite. Lors de celles-ci, des migrants sont pourchassés, des symboles illicites utilisés, plusieurs dizaines de procédures sont ouvertes, des restaurants étrangers sont attaqués. Chemnitz devient un symbole et secoue l’Allemagne.
D’après les recherches de différents médias, l’altercation entre Daniel H. et plusieurs personnes le 26 août est liée à de la drogue. Le fait qu’une femme ait été agressée est faux, mais agite les esprits. Un participant de cette rixe, un Irakien, a disparu. La procédure contre une autre personne a été classée.
Reste Alaa S. contre lequel le procès s’ouvre ce lundi à Dresde. Mais la justice n’a pas trouvé l’ADN de l’accusé sur le couteau qui a tué Daniel H. ou sur ses vêtements. La tension est toujours palpable à Chemnitz. L’ouverture du procès, quelle que soit son issue ne va sans doute pas contribuer à calmer les esprits.
Rfi