Le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, reconnaît une nouvelle fois que le gouvernement est confronté à des tensions budgétaire. Mais il rassure : l’État fera face à ses obligations.
Les tensions budgétaires du gouvernement étaient au cœur des débats à l’Assemblée nationale, ce dimanche lors de l’ouverture de la session budgétaire. Le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, qui ouvrait le bal du marathon, a saisi l’occasion de son face-à-face avec les députés pour préciser que malgré les difficultés, le gouvernement est en mesure de faire face à ses obligations.
« Vendredi 22 novembre, il y avait 384 milliards qui étaient à notre disposition, répartis ainsi qu’il suit : le compte de règlement : 61,4 milliards, les comptes spéciaux : 43 milliards, le compte ordinaire : 4,6 milliards, le compte spécial eurobond : 39 milliards, un compte séquestre : 236 milliards », informe Amadou Bâ, qui annonce que les pensions seront payées dès ce lundi et jeudi prochain, ses services vont commencer à « payer les salaires sans problème ».
Problèmes de procédures
Quid des retards de paiements de la dette due aux établissements privés ? Le ministre des Finances avance qu’il s’agit d’un problème de procédures. Car, justifie-t-il, depuis l’épisode des dérapages budgétaires de 2008, il est fait obligation à l’Etat de passer par l’Assemblée nationale pour effectuer des dépenses non autorisées. C’est pourquoi la dette due aux établissements privés d’enseignement supérieur n’est pas encore épongée, selon Amadou Bâ. Qui précise que les crédits votés par l’Assemblée nationale s’étant avérés insuffisants, il faut une autorisation de l’hémicycle pour pouvoir payer.
« C’est le même problème qui se pose au niveau des restaurants universitaires, pour les bourses par moments, etc., quand il y a une insuffisance de crédits, renseigne l’argentier de l’État. Ce qu’on doit faire, c’est de revenir à l’Assemblée nationale pour modifier la loi pour payer. Ou bien on prend des décrets d’avance. Donc, rassurez-vous. »
« La situation est certes difficile… »
Le ministre des Finances a tenu à faire remarquer que la situation du Sénégal n’est pas singulière. Il assure que les tensions de trésorerie, c’est le lot de nombreux pays dans le monde.
Il clame : « La situation est certes difficile, mais je n’ai jamais entendu ici au Sénégal ou dans le monde un ministre des Finances dire que la situation est facile. Ce n’est pas facile ici et ce n’est pas facile dans d’autres pays. C’est cela la vérité. Le Président a pris des mesures courageuses pour ne pas répercuter les variations des prix des produits pétroliers sur le consommateur. »