Ambition d’être le premier hub aérien de l’Afrique de l’Ouest: Le classement de l’Afraa ramène Dakar à ses réalités

Ambition d’être le premier hub aérien de l’Afrique de l’Ouest: Le classement de l’Afraa ramène Dakar à ses réalités

Alors qu’il ambitionne de devenir le premier hub aérien de l’Afrique de l’Ouest, le Sénégal peine à hisser l’aéroport international Blaise Diagne de Diass au rang des plateformes les plus dynamiques du continent. Pis, Dakar se retrouve même derrière Lomé, dans le classement des aéroports, selon le niveau de leur connexion avec les autres capitales africaines, réalisé par l’Afraa. Quotidien “Enquête”.
Cela a paru un peu bizarre, pour certains acteurs de l’aéronautique. Mais c’est la triste réalité. Malgré les ambitions affichées par les pouvoirs publics sénégalais de faire de l’aéroport international Blaise Diagne de Diass, un des hubs aériens en Afrique et plus particulièrement de la sous-région, Dakar est encore très loin des grands aéroports du continent.

Mais le plus bizarre, si l’on se fie au dernier rapport de l’Association des compagnies aériennes africaines (Afraa), c’est que dans le classement des aéroports africains les plus connectés au reste du continent, Dakar, que l’on avait plutôt tendance à comparer à Abidjan, vient loin derrière Lomé, à la 17e place, sur un classement qui a pris en compte 21 pays.

De quoi ravir les autorités togolaises, qui lancent l’offensive sur le plan de la communication. ‘’En 2020, se réjouit le site officiel du gouvernement, l’aéroport international de Lomé (AIGE) avait le 2e volume intra-africain de passagers dans l’espace UEMOA, révèle une étude réalisée par l’Association des compagnies aériennes africaines (Afraa)’’.

Selon ce rapport qui a couvert 36 aéroports africains ayant un trafic annuel supérieur à 500 000 passagers, explique le portail, le Togo n’est devancé que par la Côte d’Ivoire. Et de conclure : ‘’Au tableau général, le Togo clôture le top 10 continental des pays avec les aéroports les plus connectés aux autres capitales africaines.’’

En consultant ledit rapport publié par l’Afraa, en juin dernier, Dakar a joué, en 2020, un rôle marginal dans les relations intra-africaines. Le rapport de mentionner: ‘’Certains des aéroports les plus fréquentés d’Afrique comme Johannesburg, Addis-Abéba, Alger, sont parmi les moins chers. Cela indique que la baisse des redevances aéroportuaires peut avoir un effet positif sur le trafic.’’ Ce qui est loin d’être le cas pour Blaise Diagne, classé parmi les plus chers du continent, avec la 23e place sur les 36 aéroports pris en charge, c’est-à-dire plus chers que ses concurrents directs que sont Abidjan et Accra, voire même Lagos.

Il faut souligner que cette place du Sénégal dans le rapport, tranche d’avec les ambitions affichées urbi et orbi par les autorités sénégalaises, en particulier le ministre en charge du Transport aérien et du secteur touristique.

Selon le département ministériel dirigé par Alioune Sarr, le Sénégal ambitionne de faire 5 millions de passagers, à l’horizon 2025, 10 millions en 2035. Lors d’une réunion récente à l’aéroport, le ministre constatait d’ailleurs les retards pour s’en désoler. ‘’Aujourd’hui, l’AIBD n’a pas d’hôtel.
Ce n’est pas normal qu’un aéroport sous-régional soit là avec plus de 200 hectares disponibles et qu’il ne soit pas en mesure de mobiliser le secteur privé pour la création d’hôtels. Donc, avant le mois de décembre, il faut que les travaux démarrent immédiatement’’.

Il invitait ainsi le directeur général de l’aéroport à hâter le pas dans la réalisation de certains projets. Car les concurrents n’attendent pas. Il disait : ‘’Nous ne pouvons plus accepter des délais longs pour la mise en œuvre des projets, parce que le monde ne nous attend pas. La compétition est là et tout pays qui prendra du retard dans la mise en œuvre de ses projets, sera laissé en rade. Donc, pas de bureaucratie excessive ! Pas de bras cassés qui ne suivent pas. Les projets, il faut les mettre en œuvre. C’est l’instruction du chef de l’Etat. Maintenant, en tant que ministre, je n’accepterai pas, pour une quelconque raison, que les délais ne soient pas respectés’’.

En revanche, s’il est un peu à la traîne en matière de transport de passagers, l’aéroport international Blaise Diagne joue les premiers rôles, pour ce qui est du frêt. Il arrive à la 8e place, juste devant Abidjan, mais loin derrière les géants de l’aéronautique en Afrique. Aussi, dans le Top Ten des aéroports les plus fréquentés, il n’y a qu’un seul de l’Afrique de l’Ouest, en l’occurrence l’aéroport de Lagos. La plupart sont soit de l’Afrique du Nord, soit de l’Afrique du Sud.

Par ailleurs, pour se hisser à la place de leader des aéroports en Afrique de l’Ouest, le Sénégal mise surtout sur le développement de la compagnie nationale Air Sénégal. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que ce bijou peine encore à s’imposer dans le classement des compagnies les plus performantes d’Afrique.

Enquête