Le Barça se passionne pour ce tout jeune ailier né en Guinée-Bissau et entré en jeu dimanche 25 août en Liga face au Betis Séville (5-2). Anssumane Fati, pur produit de la Masia blaugrana, a même reçu les louanges de Lionel Messi. A Barcelone, ils sont nombreux à espérer voir ce grand espoir suivre la même trajectoire que ses glorieux aînés formés au club.
Quatre hommes ont animé la soirée de dimanche au Camp Nou : deux Français, un vétéran et un adolescent. D’abord, le FC Barcelone, déjà battu la semaine précédente à Bilbao, s’est crispé quand Nabil Fekir, arrivé cet été au Betis Séville, a ouvert le score pour les visiteurs. Heureusement pour le Barça, la recrue Antoine Griezmann a inscrit ses deux premiers buts et guidé les siens vers la victoire (5-2). De quoi ramener le sourire et offrir les trois points le soir où Gérard Piqué disputait son 500e match avec les Blaugrana.
Et la quatrième vedette de la soirée ? Elle a pour nom Anssumane « Ansu » Fati. Ce jeune joueur est l’attraction inattendue de cette fin de mois d’août en Espagne.
Un rêve pour le deuxième plus jeune Blaugrana de l’histoire en Liga
Ernesto Valverde n’a pas eu le choix : confronté aux blessures de Lionel Messi, Luis Suarez et Ousmane Dembélé, l’entraîneur barcelonais a dû puiser dans sa réserve pour trouver des flèches susceptibles d’accompagner Griezmann en attaque. C’est ainsi qu’Ansu Fati a pris place sur le banc des remplaçants au coup d’envoi et est entré en jeu à la 78e minute de jeu. Un petit quart d’heure durant lequel le public a pu entrapercevoir les qualités de l’adolescent, vif et puissant.
Ses premiers pas en Liga sont un événement. Ansu Fati, n°31 dans le dos, n’avait que 16 ans et 298 jours au moment de fouler la pelouse du Camp Nou. Cela fait de lui le deuxième plus jeune joueur à disputer un match de championnat dans l’histoire du Barça. Il faut remonter à 1941 pour retrouver trace d’un footballeur à peine plus jeune (Vicenç Martinez avait lui 16 ans et 280 jours au moment où il débuta en Liga).
Issu de la Masia (le centre de formation du FC Barcelone), Ansu Fati a fait part, sur les réseaux sociaux, de son bonheur d’être entré en jeu : « Merci à tous ! Je me rappellerai de ce jour toute ma vie. C’est le rêve de n’importe quel garçon à la Masia : débuter au Camp Nou… Partager le maillot avec les meilleurs joueurs du monde a été une expérience inoubliable. Je n’ai que des mots de gratitude à leur exprimer pour leur magnifique accueil. »
Messi déjà fan de Fati
Depuis le début de la semaine, la planète foot en Espagne n’a que deux noms en tête : Neymar, dont le transfert du PSG au Barça est toujours en pourparlers, et Fati. En Catalogne surtout, on attache beaucoup d’importance aux pépites formées au Barça. La Masia, c’est sacré, et de formidables joueurs en sont sortis. Rien que sur les 20 dernières années, il y a eu, entre autres : Andrés Iniesta, Xavi, Cesc Fabregas, Victor Valdes, Carles Puyol, Lionel Messi…
Justement, le quintuple Ballon d’Or Messi, plus beau diamant jamais taillé à la Masia, a adoubé son jeune coéquipier Ansu Fati, ainsi que Carles Perez Sayol, autre produit de l’école barcelonaise et titulaire face au Betis. « Je suis très heureux de voir des garçons de la Masia accomplir leurs rêves en rejoignant l’équipe première et en faisant leurs débuts au Camp Nou en match officiel », a écrit l’Argentin sur les réseaux sociaux, en joignant à son message une photo où il enlace Ansu Fati.
Le natif de Bissau au milieu d’une lutte entre le Real Madrid, le Séville FC et le FC Barcelone
Né à Bissau, capitale de la Guinée-Bissau, le 31 octobre 2002, Ansu Fati avait 6 ans quand il arriva en Espagne, où son père venait de s’installer en Andalousie. Encore enfant, le futur joueur du Barça impressionnait par ses qualités ballon au pied. En 2010, le petit Anssumane rejoignit les équipes de jeunes du Séville FC. Et en 2012, il poussa la porte de la Masia, à l’âge de 10 ans. « Le Real Madrid proposait plus d’argent que le Barça. Mais nous avons choisi Barcelone, parce que les Barcelonais sont venus jusque chez nous avec le contrat et m’ont convaincu », a expliqué Bori Fati, le père, à radio Cadena COPE. Le Séville FC l’a très mal pris, et face à l’enthousiasme soulevé par le premier match pro de son ancien pensionnaire, on comprend pourquoi.
« Rien de tout cela n’aurait été possible sans ma famille. Sans leur soutien quotidien et inconditionnel. Merci aussi à la Masia, la meilleure école de foot du monde. Merci à mes coéquipiers et à mes entraîneurs qui m’ont enseigné les valeurs qui m’accompagneront toujours », a encore le petit prodige sur les réseaux sociaux après Barça-Bétis. Victor Valdes, son entraîneur chez les U19, a applaudi sa prestation en conférence de presse mardi, mais a aussi rappelé : « Qu’il n’oublie pas d’où il vient. »
Une préférence pour la sélection espagnole
La saison dernière, Ansu Fati a joué la Youth League, la Ligue des champions UEFA des moins de 19 ans, et a marqué 4 buts et donné 3 passes décisives en 9 apparitions. On pourrait le voir à nouveau avec l’équipe première du Barça sur l’exercice 2019-2020. En juillet dernier, son club lui a d’ailleurs fait parapher un contrat portant jusqu’en 2022, pour éviter une mauvaise surprise. Mais dans les prochains mois, le jeune ailier devrait être principalement utilisé avec les U19 catalans, sous les ordres de Victor Valdes.
Et du côté des sélections internationales ? Disposant de la nationalité bissau-guinéenne et de la nationalité espagnole, le Barcelonais a le choix. Mais son père s’est davantage confié à la COPE et il semble que la question soit déjà tranchée : « Ansu dit qu’il veut jouer pour l’équipe d’Espagne. » Dommage pour les Djurtus. Le futur n’est toutefois pas écrit. Anssumane Fati n’a qu’un petit quart d’heure de football de haut niveau dans les jambes. Les premiers pas sont très prometteurs, reste à les confirmer sur la durée.