Antisémitisme: «Ce sont forcément des produits de la société»

Pour dire non à l’antisémitisme, environ 1 500 personnes étaient rassemblées à Bordeaux sur la place de la République de la ville. Parmi eux, quelques « gilets jaunes ». Reportage.

Avec notre envoyé spécial à BordeauxAlexis Bédu

Pierre Aurélien est un étudiant bordelais. Il est arrivé « gilet jaune » sur le dos et a pris le micro. Son message : des excuses auprès des minorités régulièrement insultées par certains manifestants « gilets jaunes » : « On cherchait à savoir comment nous pouvons exclure de ce mouvement de contestation tous ces gens qui ne veulent que la destruction. »

France: des milliers de personnes rassemblées contre l’antisémitisme

Il tient à le répéter. Pas d’amalgame. Tous les « gilets jaunes » ne sont pas antisémites : « Le mouvement des « gilets jaunes » n’est pas un mouvement politique uni. Donc ce sont des cas issus d’une culture antisémite, d’une culture raciste qui est malheureusement la culture de la France. La France est raciste, la France est antisémite. On ne peut pas prendre des cas à part. Ce sont forcément des produits de la société. On peut les condamner individuellement et il le faut pour que la société apprenne à ne pas reproduire ces choses-là. »

Des mots qui lui valent les applaudissements de la foule, dont ceux du rabbin de Bordeaux, Emmanuel Valency. Celui-ci aimerait que chaque Français combatte l’antisémitisme au quotidien : « Ne rien laisser passer. Faire en sorte que même les petites expressions populaires ne soient pas des choses complètement banales, les dénoncer. Empêcher justement que ces expressions-là puissent se développer encore et encore. »

Pour conclure le rassemblement, les Bordelais entonnent une Marseillaise. Tout en espérant ne pas avoir à revenir.

Mélenchon à Marseille : « Le mal, c’est précisément tout ce qui discrimine »

Un rassemblement contre l’antisémitisme s’est aussi déroulé à Marseille où plusieurs centaines de personnes étaient réunies dans le calme sur le Vieux-Port, dont Jean-Luc Mélenchon, le leader des Insoumis, qui a fait un passage éclair, le temps d’affirmer sa position. Ces rassemblements sont des temps forts de la République, selon lui.

 

Rfi