Sadio Ousmane Diédhiou (SOD) est un jeune étudiant en médecine issu de la banlieue dakaroise (Thiaroye) qui souffre depuis quelques jours d’une aplasie médullaire : une maladie rare qui nécessite une greffe de moelle osseuse. Il a aujourd’hui besoin de 280 millions francs Cfa pour une intervention chirurgicale à l’étranger. Ce, dès lors que la thérapie curative n’existe pas, pour le moment, au Sénégal. D’où le lancement sur les réseaux sociaux de la « cagnotte solidaire » pour récolter la somme due. En attendant que ses amis réussissent à collecter la somme, SOD a besoin chaque une à deux semaines de poches de sang pour rester en vie.
C’est une histoire triste. Celle qui vous fend le cœur. La vie chahutée d’un jeune médecin. Il fut « beau gosse » avec un visage bien dessiné et la mine joviale. Il avait choisi la voie des sciences. Celle qui consiste surtout à soulager des douleurs. Aujourd’hui, c’est lui qui a plus besoin de soutien. Etudiant à la Faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), il doit soutenir sa thèse de doctorat d’Etat en médecine cette année même, avant de signer sa spécialisation.
La chirurgie pédiatrique, c’est le rêve le plus fou de Sadio Ousmane Diédhiou (SOD). Mais ce jeune médecin qui voulait continuer ses études, se spécialiser en chirurgie pédiatrique pour ensuite soigner les « tout petits » souffre d’une maladie rare. Son état de santé du moment ne lui donne plus les chances de voir son souhait le plus ardent se réaliser dans les délais. Depuis quelques mois, le jeune étudiant, « gravement malade », est resté allongé sur son lit d’hôpital.
Il vit une situation d’inconfort. « Je ne bénéficie d’aucune subvention de prise en charge », se désole, dans les colonnes du journal Le Témoin, ce jeune médecin alité depuis des semaines d’une maladie rare demandant beaucoup de moyens dans le traitement. Il n’oubliera pas de sitôt le jour où il a été diagnostiqué d’une « aplasie médullaire » qui nécessite une greffe de moelle osseuse. Une « maladie rare » qu’il a apprise dans les cours en médecine.
C’est une anémie aplasique qui entraine de la fatigue, des saignements incontrôlés, une probabilité d’infection… D’où ce « choc » qu’il peine à gérer. Tellement, il a été surpris. Une pathologie qui a un coût, et qui nécessite une évacuation à l’étranger. « J’ai été surpris quand on m’a diagnostiqué une aplasie médullaire. C’est une maladie rare que j’ai eue connaissance à travers les cours. C’est pourquoi, quand on m’a diagnostiqué d’une aplasie médullaire, cela m’a choqué ».
Il a été choqué, parce que maitrisant bien les complications liées à cette maladie qui nécessite une évacuation sanitaire à l’étranger. Surtout dans un pays comme le Sénégal où le traitement curatif n’existe pas. En attendant son évacuation en France, il subit des traitements symptomatiques. « Pour le moment, le traitement curatif n’existe pas au Sénégal. Et pour me maintenir en vie, ce sont des traitements symptomatiques en fonction du taux de plaquette et d’hémoglobine. On me transfuse des kilos plaquettaires et des kilos globulaires au niveau du Centre national de transfusion sanguine (Cnts). Avec la transfusion sanguine qui m’aide beaucoup, j’essaie tant bien que mal d’avoir une vie assez normale ».
Un traitement à perfusion qui le soulage un peu. Mais qui ne dure que le temps d’une rose ! Tellement cette maladie n’a rien de rose. Surtout quand il ne reçoit pas sa dose de sang dans le mois. Et cela l’indispose parfois. « Quand je reste un mois sans recevoir des concentrés hémoglobulaires, dit-il, j’ai extrêmement mal à la poitrine. Je n’arrive pas à bien respirer ». Dans ces moments, seule la transfusion lui donne cet espoir de mener une vie normale. Encore que c’est pour, « à peu près, une à deux semaines ». Personne ne souhaite que la « pénurie » de sang s’accentue davantage au Sénégal pour éviter que son cas s’aggrave.
Aujourd’hui, le Sénégal ne dispose pas des moyens techniques pour cette maladie, alors que son évacuation tarde à se réaliser. Qui disait que la santé à un coût ! La mine de cet enfant de Thiaroye, jadis rayonnante, a cédé la place à un visage joufflu. Un changement physiologique causé par des complications liées à sa maladie qui nécessite des millions pour son traitement. Ce, sans compter le stress qui le ronge de jour en jour. Aussi, il remercie ses camarades qui ont organisé en sa faveur une opération de collecte de fonds pour assurer son évacuation à l’étranger.
Le Sénégal ne dispose pas de moyens techniques pour ce genre d’intervention concernant surtout la greffe de moelle osseuse. Il va devoir casquer fort pour payer la facture estimée à près de 30 millions francs Cfa. Surtout l’ordonnance, c’est 28 millions de francs à mettre sur la table pour subir l’opération chirurgicale afin de pouvoir faire sa thèse, et démarrer sa spécialisation en chirurgie pédiatrique. Face au mutisme des autorités malgré les annonces et autres alertes faites sur les réseaux sociaux et qui concernent le « cas SOD », ses amis et camarades étudiants ont lancé sur les réseaux sociaux une cagnotte de solidaire. Mais avec cet élan de solidarité, ils n’ont pas pu collecter la somme nécessaire.
L’argent récolté, plus de 50 millions, est loin du compte malgré la participation du parti « Pastef » d’Ousmane Sonko à hauteur d’un million francs Cfa. Ce qui a mis ses camarades étudiants dans tous leurs états. Eux qui n’envisagent pas de reprendre les activités pédagogiques pour le reste de l’année en cours, -2021 si leur camarade n’est pas évacué et ne bénéficie pas d’une prise en charge médicale.