Depuis que le procureur a indiqué la direction de la Division des investigations criminelles (DIC) aux probables délateurs et autres témoins détenant des preuves dans cette accablante affaire de corruption présumée, c’est le désert à l’avenue Carde.
À part le fameux Clédor Sène qui a semblé aller plus vite que la musique, aucun ténor de l’opposition, encore moins un expert pétrolier, n’a franchi le portail des redoutables enquêteurs pour son dossier.
Une situation qui contraste avec la foultitude de déclarations, à travers les réseaux sociaux. En effet, cette flopée de témoignages anonymes a poussé le maître des poursuites, instruit par la hiérarchie, à ouvrir une enquête. Et, pour éviter de se perdre sur les pistes, le procureur avait indiqué, dans le souci de faciliter l’enquête, aux nombreux « spécialistes » de se déclarer auprès de ses services pour faciliter le cours de l’enquête.
Même si quelques opposants célèbres comme Abdoul Mbaye et Ousmane Sonko ont affirmé être à disposition des enquêteurs pour donner les éléments compromettants à leur disposition, l’un et l’autre tardent à franchir le Rubicon, pendant que d’autres estiment que c’est du dilatoire, et que cette incursion du procureur était une habile manière de noyer le poisson.
De toute manière, au-delà de ses probables témoignages, la police nationale a assez de matières pour percer le mystère enfoui dans le pétrole sénégalais. Et le rapport de l’Ige, agité et fuité dans la presse, reste un document officiel exploitable au su des éléments probants contenus dans l’enquête des Inspecteurs de l’Etat. Seulement, c’est peu vraisemblable de voir Serigne Bassirou Guèye fouiller ce document, tant les recommandations sont claires et les alertes nombreuses sur les irrégularités et manquements estimés pour le pays.