Argentine: le péroniste Alberto Fernandez vainqueur dès le premier tour

Après 80% des bulletins dépouillés, le péroniste Alberto Fernandez remporte la présidentielle face au chef de l’État sortant, le libéral Mauricio Macri, qui a déjà félicité le vainqueur.

Les Argentins ont donc choisi le retour au péronisme. Le candidat de centre-gauche Alberto Fernandez a remporté dès le premier tour dimanche l’élection présidentielle avec plus de 47% des voix, contre un peu plus de 41% pour le président sortant Mauricio Macri. Selon le ministère de l’Intérieur, plus de 80% des Argentins sont allés votés.

Relancer l’économie

Dès ce lundi, le contrôle des changes sera renforcé, afin de limiter la saignée qui a fait perdre 23 milliards de dollars à la Banque centrale depuis les primaires du 11 août. Objectif : éviter que le pays se retrouve sans réserves monétaires le 10 décembre, date de prise de fonctions du nouveau président, explique notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet.

C’est ainsi que commencera une transition longue – six semaines – et d’autant plus délicate que Mauricio Macri et Alberto Fernandez ne se parlent pas. Il faudra bien qu’ils le fassent afin que leurs équipes se rapprochent et commencent à travailler ensemble pour rassurer les marchés, mais aussi l’Argentin de la rue, toujours prêt à réagir de manière intempestive en cas d’incertitude. Une rencontre est prévue ce lundi.

Et si la transition ne se passe pas trop mal, restera au président élu à bien préparer l’après 10 décembre. Alberto Fernandez a promis de relancer une économie qui est en récession depuis dix-huit mois, de diminuer progressivement l’inflation tout en améliorant le pouvoir d’achat, et de renégocier sans casse la dette avec le FMI et les investisseurs privés. Ce sera d’autant plus difficile qu’il n’aura pas toute la main sur un gouvernement où pèsera aussi, entre autres dirigeants péronistes, sa colistière l’ancienne présidente Cristina Kirchner.

« Nous allons construire l’Argentine que nous méritons »

En attendant, dimanche soir, une foule de sympathisants du candidat péroniste s’est réunie devant son siège de campagne pour l’acclamer à Buenos Aires. Dans la foule, Ruben Toco, 63 ans, soulagé de pouvoir tourner la page du gouvernement de Mauricio Macri, comme le rapporte notre correspondante dans la capitale, Aude Villiers-Moriamé. « C’est douloureux de voir la pauvreté et la misère qu’a créée ce gouvernement, réagit-il. Ça fait mal de voir toutes les fermetures d’usine, les gens sans travail. Je crois que finalement, les Argentins se sont fatigués. »

35% des Argentins vivent actuellement sous le seuil de pauvreté. Sous le gouvernement de Mauricio Macri, l’inflation et le chômage ont explosé. Lors de son discours, Alberto Fernandez a promis de sortir l’Argentine de la crise. « Nous allons construire l’Argentine que nous méritons. Car nous ne sommes pas condamnés à vivre dans ces conditions ! Nous allons nous insérer dignement sur la scène internationale ! Nous allons construire le pays dont ont rêvé nos ancêtres ! » a-t-il lancé.

Les péronistes ont aussi fêté le résultat à Cordoba, la deuxième ville du pays, qui a très largement majoritairement voté pour Mauricio Macri, (à plus de 61% selon Clarin).

 

Rfi