La dégradation des relations entre Pristina et Belgrade sur fond de décision du Kosovo de se doter d’une armée nationale a fait l’objet d’une rare réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU lundi 17 décembre. La Serbie et le Kosovo, soutenu par la Russie pour le premier et les Etats-Unis et les Européens pour le second, se sont opposés sur les conséquences de la création de cette armée pour les relations entre les deux pays et la stabilité de la région tout entière.
Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
La Serbie et le Kosovo avaient envoyé en urgence leurs présidents respectifs à New York, signe de l’importance que les deux pays accordent à ce regain de tension.
Premier à prendre la parole, le Serbe a partagé son inquiétude de voir ces bruits de botte chez son voisin kosovar signifier un possible retour du conflit dans la région, en mettant en avant ce qu’il a qualifié d’ « actes de provocations » de Pristina.
Le Parlement kosovar a acté la semaine dernière la transformation de ses forces de sécurité, qui compte actuellement 2 500 membres, en véritable armée dotée de 5 000 militaires et 3 000 réservistes. Le président kosovar a fait valoir que la création de cette armée était irréversible et allait contribuer au contraire à la stabilité de la région.
Vingt ans après la guerre du Kosovo, les Européens du Conseil de sécurité sont conscients du caractère explosif de cette querelle. Ils ont appelé à une normalisation urgente des relations entre les deux pays, tout en reconnaissant le droit souverain des Kosovars à se doter d’une armée dans les 10 prochaines années.