Armen Sarkissian: «Nous avons inventé une révolution pacifique, à l’arménienne»

A Erevan les partisans de Nikol Pachinian sont heureux après la nomination du leader de l’opposition arménienne au poste de Premier ministre. Après plusieurs semaines de mobilisation pacifique, l’ancien journaliste a été désigné par le Parlement – alors que celui-ci avait refusé de le faire il y a une semaine. Dans un entretien exclusif accordé à RFI et à France 24 le président arménien, Armen Sarkissian, s’est  félicité du dénouement de la crise traversée par le pays depuis le mois d’avril.

avec notre envoyé spécial à Erevan, Daniel Vallot

Le chef de l’opposition arménienne Nikol Pachinian a été élu mardi Premier ministre par le Parlement. « Le Premier ministre est venu me voir, l’entretien s’est très bien déroulé, nous avons discuté du futur gouvernement et j’ai signé le décret le nommant Premier ministre d’Arménie,explique à RFI le président arménien Armen Sarkissian.

J’espère que le nouveau gouvernement sera nommé aussi vite que possible parce que les attentes de nos citoyens et de la diaspora sont grandes, et je pense que nous devons nous mettre au travail dès demain. Je suis aussi très content qu’après un peu moins d’un mois de manifestations, de réunions, de discussions, tout se soit bien passé. Nous avons un nouveau gouvernement et nous y sommes parvenus en respectant la loi, l’ordre et la Constitution.

Enfin, je suis fier car désormais aux yeux du monde nous avons inventé une révolution d’un nouveau style, une révolution très pacifique… Une révolution à l’arménienne ! »

De l’importance des relations avec la Russie

Le président arménien a aussi insisté sur la nécessité absolue de maintenir de bonnes relations avec la Russie. Hier mardi, le président russe Vladimir Poutine a félicité Nikol Pachinian, le nouveau Premier ministre à peine était-il élu. « J’espère que votre travail à la tête du gouvernement permettra de renforcer davantage les relations amicales et d’alliés entre nos deux pays », peut-on lire dans le communiqué du Kremlin.

« Je n’ai jamais douté que Monsieur Poutine appellerait, assureArmen Sarkissian. On s’attendait à ce qu’il appelle, qu’il présente ses félicitations et qu’il le fasse le plus tôt possible. C’est ce à quoi je m’attendais et c’est ce qu’il s’est passé !

Notre relation avec la Russie est très importante pour l’Arménie et je pense que l’Etat et la nation auront toujours le bon sens de préserver cette relation.

Comme vous êtes français, je dirai également que la relation avec la France est très importante ! Mais comme vous le comprenez sûrement très bien notre relation avec la Russie date de plusieurs siècles et nos relations avec nos autres voisins font de la Russie un partenaire important. En ce sens compromettre nos relations à l’international ne serait pas une sage décision. »

RFI