Il est enfin libre. «L’insulteur public numéro 1», Assane Diouf, a été remis en liberté après 8 mois de détention préventive. Jugé la semaine dernière, il a été condamné, hier jeudi, par le Tribunal correctionnel de Dakar. Poursuivi pour des faits de provocation à un attroupement armé, rébellion et outrage à un agent dans l’exercice de ses fonctions, il a été condamné à 3 mois de prison ferme, pour outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions. Une peine qu’il a déjà purgée en détention provisoire.
Pourtant, lors de son jugement, le représentant du ministère public avait requis une peine de 2 ans, dont 8 mois ferme. Mais il n’a pas été suivi par le tribunal.
Pour dénoncer la pénurie d’eau dans la banlieue dakaroise, en juin 2020, il avait fait un live sur sa page Facebook, proférant des injures contre les tenants du pouvoir. Et il menaçait même le chef de l’Etat s’il tenterait de briguer un troisième mandat. Pis, il avait tenu des propos injurieux à l’encontre de la Première Dame, Marème Faye Sall, son frère Mansour Faye et Abdoulaye Timbo, oncle du Président Sall.
Rapidement, le direct de «l’insulteur public» a été interrompu par les éléments de police qui ont fait une descente musclée à son domicile. Assane a été cueilli chez lui, vers 6 heures du matin. Pourtant, il avait refusé d’ouvrir la porte aux limiers lors de son interpellation. Mais, les policiers ont défoncé la porte de sa chambre pour exécuter le mandat pour lequel ils avaient fait le déplacement. La scène était virale sur le Net.
Deux éléments de la police ont réussi à s’introduire de force dans sa chambre avant de plaquer Assane Diouf au sol pour lui passer les menottes. Il a été placé sous mandat de dépôt le 5 juin dernier. Et son dossier a été confié au juge d’instruction du 8e Cabinet du tribunal de Dakar. Une procédure que ses avocats ont jugée arbitraire.
Mes Ciré Clédor Ly et Seydou Diagne ont tiré à boulets rouges sur le procureur de la République et le Doyen des juges d’instruction du Tribunal de grande instance de Dakar.
Pour les avocats, la règle de compétence territoriale a été violée dans cette procédure. Pour eux, la Sûreté Urbaine du commissariat central de Dakar qui avait arrêté leur client n’est pas compétente pour agir à Pikine sans aviser le procureur de la République de cette localité. Pour dire que le procureur de la République de Dakar n’est pas compétent à demander l’arrestation d’Assane Diouf. Ainsi, le Doyen des juges ne devait pas suivre le parquet dans sa logique en ouvrant une information judicaire.