Les Philippines et le Vietnam ont protesté après que le premier bombardier chinois a atterri et décollé d’une des îles disputées dans la mer de Chine méridionale, région revendiquée par Pékin, au grand dam de ses voisins. Depuis longtemps, Washington réclame la liberté de navigation dans ces eaux, un important corridor par lequel passent les marchandises du monde entier.
Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Circulez, il n’y a rien à voir, dit en résumé le ministère chinois des Affaires étrangères et retoque toute critique sur une « militarisation » de l’océan. « Les îles de la mer de Chine méridionale font partie de notre territoire », fait savoir le porte-parole Lu Kang. Pour Pékin, il s’agit donc « d’un exercice normal qu’il ne faut pas sur-interpréter. »
Le quotidien China Daily rappelle d’ailleurs que les Etats-Unis font patrouiller leurs navires dans la même zone. En avril, des chasseurs B52 et le porte-avion Théodore Roosevelt y avaient en effet mené des exercices pointés du doigt comme une « provocation » par Pékin.
Tournée des îles sensibles
Une vidéo publiée par le Quotidien du Peuple montre l’atterrissage réussi d’un bombardier H-6K sur l’une des îles que la Chine revendique. Selon plusieurs experts, il s’agit de Woody ou « Yongxing » en mandarin. C’est la plus grande île des Paracels, revendiquée également par le Vietnam et Taiwan. La prochaine étape de l’avion pourrait être les Spratley’s, au large des Philippines.
Mais le H-6K, le chasseur chinois le plus sophistiqué, a aussi de quoi inquiéter d’autres pays. Capable de parcourir une distance de 3 500 km, il peut atteindre l’Australie et l’île de Guam où les Etats-Unis ont d’importantes bases militaires.