En Autriche, le conservateur Sebastian Kurz est bien parti pour redevenir chancelier, après une parenthèse de quatre mois. Mais toute la question est de savoir avec quelle coalition il gouvernera le pays.
De notre envoyée spéciale à Vienne, Anastasia Becchio
La soirée électorale durant laquelle Sebastian Kurz et les autres chefs de parti ont sillonné les plateaux de télévision, n’a pas permis d’y voir plus clair. Le chancelier sortant n’a pas donné d’indication sur sa préférence. Car même si la victoire des conservateurs est plus large que ce qu’avaient prédit les sondages, il doit former une coalition avec au moins un autre parti.
Sur le papier, il a trois, voire quatre possibilités : renouer avec ses précédents partenaires du FPÖ, mais le parti d’extrême droite, crédité de 16% est en chute de 10 points, très affaibli par le scandale de l’Ibizagate, et les affaires de détournement de fonds qui ont émaillé la campagne.
Un gouvernement minoritaire ?
Autre mauvaise performance : celle des sociaux-démocrates du SPÖ, à 21,8%, ce qui rend une alliance avec les conservateurs peu probable, d’autant que la chef du parti Pamela Rendi Wagner ne s’entend pas bien avec Sebastian Kurz.
Reste l’option des Verts. Le parti écologiste fait son grand retour au parlement et réalise un score honorable de 14%. Une coalition de ce genre existe déjà au Tyrol, mais contrairement aux deux autres cas de figure, elle n’a jamais été éprouvée au plan national. Et sur plusieurs sujets, tels que la taxe carbone ou la répartition des réfugiés en Europe, les points de vue sont diamétralement opposés.
Enfin, Sebastian Kurz pourrait aussi décider, faute de mieux, de mettre en place un gouvernement minoritaire. Bref, une chose semble aujourd’hui claire : la politique autrichienne n’en n’a pas fini avec les turbulences.
rfi