Autriche: s’allier avec Sebastian Kurz, le dilemme des écologistes

Les conservateurs autrichiens, arrivés en tête des législatives de septembre dernier, rencontrent ce vendredi 25 octobre 2019 les Verts, qui ont réalisé une percée avec près de 14% des voix. Un nouveau round de discussions pour, peut-être, envisager de former ensemble un gouvernement.

Avec notre correspondante à Vienne,  Isaure Hiace

Lors des législatives, les Verts sont devenus le premier parti chez les moins de 29 ans, à égalité avec les conservateurs. Un succès dû en grande partie aux jeunes des Fridays For Future, qui continuent de manifester à Vienne.

Parmi eux, beaucoup souhaitent voir leur formation au pouvoir, mais pas à n’importe quel prix ; les Verts et le Nouveau Parti populaire (ÖVP) sont deux familles très éloignées sur le fond. D’où ce dilemme pour les écologistes : jusqu’où aller dans le compromis pour entrer au gouvernement ?

« Être au gouvernement ne suffit pas ! Les propositions des Verts doivent être présentes dans le programme du gouvernement, surtout sur le climat. Si les conservateurs ne le permettent pas, alors ça n’a aucun sens », considère Julian Ennemoser.

Aux yeux de Clara Oppolzer, « ils doivent faire le moins de compromis possible car il en va de notre existence à tous. L’abandon des énergies fossiles et une taxe sur le CO2 sont par exemple des points très importants. » C’est là toute la difficulté pour les Verts : négocier sans se renier.

Or, le climat est loin d’être le seul point de division entre les deux partis, reconnaît le député écologiste Lukas Hammer : « Nous avons des visions très différentes sur la question migratoire ou sur la justice sociale et la redistribution des richesses. »

« Nous savons qu’il faut faire des compromis, ajoute-t-il, mais nous avons des lignes rouges. Continuer une politique de droite serait extrêmement dommageable pour notre parti. »

La pression est grande, reconnaît-il, pour éviter le scénario de 2003, lorsque leurs négociations avec les conservateurs avaient échoué. Ces derniers s’étaient alors tournés vers l’extrême droite pour gouverner.

Rfi