Aux Émirats arabes unis, l’inquiétude des expatriés en voie de confinement

ma santé et pour celle de mon personnel. (…) Même si la distanciation sociale est respectée, il y a toujours un grand risque pour nous d‘être en contact direct avec d‘autres individus lorsque nous nous rendons au travail par exemple ».

En somme, pas de confinement strict prévu pour l‘instant aux Émirats. Les secteurs pour lesquels le travail à distance n’est pas envisageable – comme les pharmacies, les épiceries ou encore les chantiers de construction – continuent de fonctionner quasi-normalement.

Stéphane (*), lui aussi, n‘a pas d‘autre choix que de travailler. Ce ressortissant camerounais est chauffeur de taxi dans l‘émirat : « Mon activité se porte de plus en plus mal. Hier, par exemple, je n‘ai eu que 14 clients alors qu‘en moyenne je tourne autour de 30 par jour. Aujourd’hui, je ne sais pas si je vais atteindre les 10 clients. Par ailleurs, je m‘inquiète aussi pour ma santé. Je n‘ai pas de masque, ni de gants. Je me remets à Dieu ».

Ces dernières mesures prises par les autorités émiriennes s‘ajoutent aux nombreuses autres prises bien plut tôt. Le 16 mars, le ministère de la Santé avait déjà annoncé la fermeture de tous les lieux de cultes. Une nourrice ougandaise nous confie d‘ailleurs participer à présent à des offices en ligne depuis chez elle.

Appel général au confinement

Ce comportement est conforme aux recommandations officielles. Car les autorités exhortent en effet tous les résidents à rester chez eux. Sur twitter, une vidéo est d‘ailleurs devenue virale. On y voit un policier de Dubaï interpeller un résident à l‘aide de son mégaphone afin qu‘il retourne à son domicile :

Khaleej Times

@khaleejtimes
Video: @DubaiPoliceHQ urge residents to stay at home
Detailed report: https://bit.ly/2UgigZz

45 new cases announced in UAE: https://bit.ly/2QCBRka

Vidéo intégrée
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16:01 – 23 mars 2020
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Pour faciliter le travail des autorités, de nombreuses entreprises ont déjà proposé depuis plusieurs semaines le télétravail à leurs employés. C‘est notamment le cas pour Andy, un directeur commercial écossais qui travaille dans une entreprise technologique : « Je travaille toujours mais depuis la maison maintenant. Nous essayons de nous isoler autant que possible en nous déplaçant seulement dans les magasins pour acheter de la nourriture. Nous sortons aussi pour faire de l’exercice en utilisant nos vélos (…). Nous prévoyons de rester à la maison aussi longtemps qu’il le faudra pour rester en sécurité ».

Navraj, un autre ressortissant britannique, était lui en déplacement professionnel à Londres avant que la propagation du virus ne s‘aggrave. Au regard de cette situation, il a fait le choix d‘y rester : « Je ne suis pas revenu à Dubaï depuis le coronavirus. Je souhaite revenir bientôt dès qu‘il sera possible et sûr de le faire ».

Les ambassades participent à l‘effort national

Dans un pays où l‘on estime la part des expatriés à plus de 80% de la population totale, les différentes ambassades dans le pays œuvrent aussi à l‘effort national.
L‘ambassadeur de France, Ludovic Pouille, appelle par exemple au bon sens des ressortissants français qui résident aux Émirats arabes unis : « Nous avons 30 000 résidents français aux Émirats qui sont calmes. (…) Je suis particulièrement confiant. La communauté française saura se montrer responsable ».

Même son de cloche à l‘Ambassade d‘Inde d‘Abu Dhabi : « Plus de 3,4 millions d’expatriés indiens résident aux Émirats arabes unis, en plus des milliers de visiteurs indiens qui fréquentent le pays pour le tourisme ou les affaires. Il a été vivement conseillé à tous nos ressortissants de rester aux Émirats et de respecter les avis émis par le gouvernement pour combattre et limiter la propagation de Covid-19 ».

De son côté, l‘ambassade du Pakistan – une autre communauté très représentée aux Émirats – a mis en ligne sur son site internet « des consignes de sensibilisation au coronavirus ».

Des mesures punitives en cas de non-respect des règles

Car en cas de non-respect des règles mises en place par les autorités émiriennes, les sanctions pourraient tomber. Le 24 mars, la police de Dubaï a par exemple fait savoir qu‘elle avait arrêté une jeune citoyenne européenne « montrant son indifférence » dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux à l‘égard des instructions des autorités. Un peu plus tôt dans la semaine, un autre Européen a lui aussi fait face au même sort. Il avait diffusé sur les réseaux sociaux une vidéo où il « se moquait des mesures de précaution émises par les autorités sanitaires ».

rfi