D’après une étude internationale, les personnes de plus de 50 ans ayant eu dix partenaires sexuels dans leur vie ou plus ont davantage de risque d’avoir un cancer. Un lien de cause à effet qui pourrait s’expliquer par les IST, notamment le papillomavirus.
C’est une étude qui se veut « rassurante » d’après le site d’information médicale Pourquoi Docteur. Elle pourrait pourtant inquiéter particulièrement au sein de la communauté LGBT+. Des chercheurs canadiens, autrichiens, italiens, britanniques et turcs ont examiné des données sur les pratiques sexuelles de plus 5 700 personnes, hommes et femmes de plus de 50 ans résidant au Royaume-Uni. Les résultats de leur étude, publiée en janvier dans la revue BMJ Sexual & Reproductive Health, montrent que les personnes disant avoir eu dix partenaires sexuels dans leur vie ou plus ont plus de chance d’avoir contracté un cancer que celles qui disent en avoir eu zéro ou un. « Une recherche longitudinale est nécessaire pour établir un lien de causalité« , précisent toutefois les chercheurs.
Ce n’est un secret pour personne : les personnes homosexuelles ont davantage de partenaires sexuels que les hétérosexuels. Par exemple, en 2016, le magazine de sociologie américain Contexts montrait que 31 % des hommes gays déclaraient avoir eu plus de quatre partenaires sexuels dans l’année écoulée, contre seulement 11 % des hommes hétérosexuels ; chez les femmes, 11 % des lesbiennes disaient avoir eu ce nombre de partenaires sexuelles, contre 4 % chez les femmes hétérosexuelles.
Le papillomavirus en cause
D’après les chercheurs de la revue BMJ, le risque de cancer serait favorisé par l’exposition aux infections sexuellement transmissibles (IST), elles-mêmes augmentant avec le nombre de partenaires. Notamment, comme le rappelle Pourquoi Docteur, le papillomavirus humain (HPV) augmente notoirement plusieurs types de cancer : col de l’utérus, anus, pénis, vagin, tête et cou. « De récentes estimations évaluent à 5 % la responsabilité du HPV dans ces différents types de cancers« , précise le site d’information médicale. Mi-décembre, la Haute autorité de santé avait recommandé la vaccination des jeunes garçons contre le HPV, exclu jusque-là de la prévention.
Pour les hommes ayant eu des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH), la vaccination était déjà recommandée jusqu’à leurs 26 ans depuis 2016. À l’époque, la Haute Autorité de santé avait en effet rappelé que les hommes gays étaient en moyenne vingt fois plus touchés par l’infection anale au papillomavirus humain que leurs pairs hétérosexuels. L’étude internationale s’appuie sur ces résultats pour avancer que « l’historique sexuel pourrait être un indicateur clinique pertinent pour détecter les risques de cancer chez les patients plus âgés« .