La bataille de l’avortement continue aux Etats-Unis, un peu plus d’un mois après la décision de la Cour suprême de mettre fin à cinquante ans de protection constitutionnelle de l’accès à l’interruption volontaire de grossesse. Ce mercredi, le président américain Joe Biden a signé un décret pour protéger certains droits des femmes américaines.
Avec notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin
Joe Biden ne cesse de le répéter, ce combat n’est pas terminé. Après un premier décret pour créer un groupe de travail pour l’accès aux soins de santé reproductive, c’est avant une réunion de ce groupe qu’il s’est exprimé (à distance, Covid oblige), avant de signer un deuxième décret. Avec deux objectifs principaux : garantir le droit à voyager des femmes qui veulent avorter et faire en sorte que les lois fédérales contre les discriminations leurs soient appliquées. Il n’a pas manqué également de saluer le résultat du référendum au Kansas la veille. À une large majorité, les habitants de cet État conservateur se sont opposés à la levée de la protection du droit à l’avortement dans la Constitution de l’État. Et Joe Biden y voit une source d’inspiration :
« Dans un vote décisif, dans une victoire décisive, les électeurs ont dit clairement que les politiciens ne devraient pas interférer dans les droits fondamentaux des femmes. Les électeurs du Kansas ont envoyé un signal puissant [disant] que cet automne, les Américains voteront pour préserver leurs droits et refuser qu’ils leurs soient retirés par des politiciens. Et mon administration les soutient. »
L’automne, c’est-à-dire les élections de mi-mandat. C’est l’horizon de Joe Biden et des démocrates. Ils ne sont pas favoris, mais ils veulent croire que la question de l’avortement peut remobiliser leur électorat et leur permettre d’éviter une défaite annoncée depuis des mois. rfi