Le 26 juillet 2016, le père Hamel était assassiné dans l’église Saint-Etienne-du-Rouvray par deux jihadistes. Sa procédure de béatification débute ce mercredi 10 avril 2019 avec la remise des actes de l’enquête diocésaine à la Congrégation des causes des saints, à Rome.
Le samedi 20 mai 2017 s’ouvrait officiellement le procès en vue de la béatification du père Jacques Hamel, présumé assassiné en haine de la foi catholique.
Assassinat du père Hamel: Saint-Etienne-du-Rouvray panse ses plaies
Ce jour-là, le père Paul Vigouroux, en tant que postulateur, a été chargé de superviser l’ensemble du procès. Comme il l’explique, le terme de procès est un terme qui peut surprendre. Il s’agit surtout d’un processus de recherche de la vérité sur une personne, sur une vie, sur ce qu’elle a été. Il n’y a pas d’accusé : « Avant cette date du 10 avril 2019, s’est passé le processus de collecte de documents sur le père Hamel. Nous avons collecté 650 commentaires que le père Hamel faisait durant la messe. Nous avons collecté les petits mots qu’il écrivait sur sa feuille paroissiale et auditionné plus de 65 personnes, qui ont témoigné sur la vie du père Hamel. La foi, l’espérance, la charité. Notamment les cinq personnes qui étaient présentes le jour de son assassinat, qui ont pu voir et entendre les meurtriers, ce qui s’est fait, ce qui s’est dit, au moment du meurtre du père Hamel, est-ce que c’était un acte contre un homme d’Église. »
Le pape décidera
Ce mercredi, le dossier du père Hamel sera donc déposé à la Congrégation pour la cause des saints à Rome pour y être étudié. Il va y avoir un résumé pour qu’un collège de cardinaux puisse émettre un avis, lequel avis sera soumis au pape, qui, ultimement, décidera si le père Hamel est ou non martyr. « Le père Hamel était un homme simple, ordinaire, qui essayait d’aimer les gens. Assez secret, assez timide… Mais qui était toujours accueillant, toujours disponible quand on frappait à sa porte. Un homme qui n’avait pas de grandes théories, mais qui était plutôt très pratique et qui était là pour aider, accompagner, soulager, ire une parole de réconfort, être témoin de l’amour de Dieu auprès des gens qu’il rencontrait », décrit le père Paul Vigouroux.
L’image qui a fait le tour du monde, c’est un visage émacié, un crâne dégarni, un regard perçant, celui d’un homme « assez austère, extérieurement, complète le religieux, mais qui vivait une certaine tempérance, une certaine sobriété évangélique, qui est d’ailleurs assez contemporaine, puisqu’il ne cherchait pas à consommer outre mesure, il prenait ce dont il avait besoin pour vivre simplement et sans plus. »
A la fin de sa vie, le père Hamel avait effectué un pèlerinage en Terre sainte, en 2011.« C’est un moment extraordinaire de pouvoir fouler la terre, de pouvoir toucher, voir le pays de Jésus. Oui, c’est un immense bonheur. Il a attendu l’âge de 81 ans pour le faire ! »