Jérusalem d’abord, Ramallah ensuite : Antony Blinken a rencontré ce mardi les dirigeants israéliens et palestiniens à l’occasion de sa première tournée orientale. Le nouveau secrétaire d’État américain est venu dans la région dans l’espoir de consolider le cessez-le-feu conclu la semaine dernière entre les groupes armés de Gaza et Israël. Mais il a aussi posé les bases de la vision du conflit de l’administration Biden.
C’est l’urgence qui a dicté la visite d’Antony Blinken. Le secrétaire d’État américain a entamé cette tournée régionale expresse quatre jours après que les armes se soient tues. Pas question pour lui d’évoquer publiquement une éventuelle initiative visant à relancer le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. Après des affrontements meurtriers, la perspective est trop lointaine. Le but immédiat est d’éviter de nouveaux combats.
Mais pour que le calme devienne durable, il faut s’attaquer aux problèmes de fond. Et tout en réaffirmant le droit d’Israël à se défendre, tout en renforçant l’aide militaire américaine au pays, Antony Blinken a aussi insisté sur le droit des Palestiniens à vivre en paix et la légitimité de leur aspiration à la liberté.
Au cours de ce voyage éclair, Antony Blinken a tourné la page de l’ère Trump. L’administration précédente avait adopté une politique très favorable à Israël : lui s’est attaché à rétablir la confiance avec les Palestiniens. Et si l’heure n’est pas à la relance de négociations israélo-palestiniennes, le secrétaire d’État affirme que les combats des derniers jours l’incite « à redoubler » ses efforts « pour préserver la paix ».
Antony Blinken est attendu mercredi au Caire. L’objectif principal annoncé est de discuter de la consolidation du cessez-le-feu réalisé par l’Égypte entre Palestiniens et Israéliens.
Les droits de l’homme qui devaient, selon Washington, être au centre des relations bilatérales avec l’Égypte, ont cédé la place à plus urgent, le risque d’embrasement du Proche-Orient. Une région qui n’était pas prioritaire pour la nouvelle administration américaine. Résultat, le président Joe Biden a publiquement rendu hommage à la médiation égyptienne pour obtenir un cessez-le-feu palestino-israélien puis a appelé son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi. Un président dont il avait dénoncé l’autoritarisme et le non-respect des droits de l’homme lors de la campagne présidentielle américaine. Lundi, Biden a appelé Sissi et ils ont eu des discussions sous le signe de la franchise et de l’entente sur les questions régionales et bilatérales, a-t-on officiellement indiqué au Caire. Il y a enfin eu un petit tweet du président Sissi rendant hommage à Joe Biden pour son expérience et son réalisme « y compris pour les relations bilatérales ».
rfi