Junior Ilunga Makabu affronte le Polonais Michal Cieslak le 31 janvier 2020 pour la ceinture WBC des lourds-légers (cruiserweight). Celui qui détient l’équivalent du titre de vice-champion du monde (« Silver ») peut devenir le tout premier congolais sacré au sein d’une des quatre grandes organisations de boxe anglaise (WBA, WBC, WBO, IBF). Ce sera à l’occasion du premier championnat du monde organisé à Kinshasa depuis le combat entre Mohamed Ali et George Foreman en 1974.
« Je suis très concentré sur ce combat. Souvent, dans mes habitudes, je ne regarde pas mes téléphones durant les cinq jours qui précèdent un combat. » Junior Ilunga Makabu préfère rester dans sa bulle et se tenir le plus possible à l’écart des médias, alors que se profile le plus grand rendez-vous de sa carrière de boxeur professionnel.
Une première historique ?
Le natif de Kananga (centre de la RDC) s’apprête à vivre un moment exceptionnel, ce 31 janvier 2020 à Kinshasa. Il va y disputer le premier Championnat du monde de boxe organisé dans son pays depuis le mythique « Rumble in the jungle » entre Mohamed Ali et George Foreman en 1974. Surtout, à la clé, il y a une ceinture de champion du monde au sein d’une des quatre grandes fédérations de boxe (WBA, WBC, WBO, IBF) qu’aucun Congolais de Kinshasa, représentant la RDC, n’a jamais gagné.
Certes, certains « Léopards » ont déjà été sacrés, comme Doudou Ngumbu ou Sumbu Kalambay. Mais le premier était devenu roi (des mi-lourds) au sein d’une fédération dite « mineure » (WBF) en 2011. Quant au deuxième, originaire de Lubumbashi, il défendait les couleurs italiennes lorsqu’il est devenu le patron des poids moyens au sein de la WBA en 1987. Junior Ilunga Makabu, 26 victoires (dont 24 par KO) et 2 défaites chez les pros, est donc bel et bien aux portes de la légende.
Un titre vacant
Pour l’heure, il détient déjà la ceinture de champion du monde silver, l’équivalent du titre de vice-champion au sein du WBC. Un statut acquis le 16 juin 2019 à Ekaterinbourg face au Russe Dimitry Kudryashov (victoire par arrêt de l’arbitre au 5e round) et qu’il a défendu face à un autre Russe, Alexei Papin, le 24 août 2019 à Tcheliabinsk (victoire par décision des juges). Des succès qui lui ont valu l’honneur d’une audience auprès du président de la RDC, Félix Tshisekedi.
Junior Ilunga Makabu sait, lui aussi, ce que ça fait de se battre à « l’extérieur » lors d’un « title shot ». Le 29 mai 2016 à Liverpool, il avait déjà eu le droit à une première chance. C’était face au Britannique Tony Bellew. Mais, devant 15.000 spectateurs, massés dans le stade du club de football d’Everton, il avait craqué au 3e round. C’est le seul revers du Congolais, si l’on excepte un échec dès sa première sortie chez les pros, face au Sud-Africain Khayeni Hlungwane, en juin 2008.
La perte de son coach
Cet échec de 2016, Junior Ilunga Makabu a dû le digérer pour rebondir. Et ça n’a pas été simple. Car celui qui est né dans la même ville que le légendaire footballeur Pierre Ndaye Mulamba a vécu un drame l’année suivante. Une semaine avant sa rentrée (face au Sud-Africain Chamunorwa Gonorenda), il a perdu son entraîneur, la référence continentale Nick Durandt, décédé suite à un accident de moto. Junior Ilunga Makabu a surmonté l’épreuve et s’entraîne désormais avec le fils de Nick Durandt, Damien Durandt.
Pour réaliser son rêve et celui de son ex-mentor, le Congolais a décidé de travailler avec des pointures du milieu. Ces dernières années, il est par exemple allé se préparer dans une structure appartenant à la légende américaine Floyd Mayweather. Il a également signé en septembre un contrat avec le fameux promoteur Don King.